Mort du Cèdre de la Porte de Fourqueux

Un des symboles de Fourqueux viens de disparaître dans l’indifférence générale…

Le cèdre est désormais décapité.

Il ne reste qu’un tronc nu, qui va probablement bientôt disparaître, lui aussi.

Ce cèdre presque trois fois centenaire a vu défiler plusieurs générations de Foulqueusiens.

  • C’est arbre que l’on nous dit « mort » ne l’est pas devenu subitement.
  • A-t-il fait l’objet d’un suivi régulier, des mesures curatives concernant sa préservation ont-elles été menées.
  • Enfin, de quelle maladie souffrait-il ?
  • Cette option d’abattage était-elle la seule issue ?
  • N’y avait t il pas possibilité d’informer les Foulqueusiens au regard de sa valeur symbolique ?
  • Pour quelle raison n’a-t-il pas été proposé de replanter un nouveau cèdre à cet emplacement ?

Mais qu’a-t-il été fait pour le protéger ?

Quel euphémisme qui n’atténue en rien cette perte irrémédiable. Cet arbre représentait l’héritage laissé par les générations précédentes qui ont su le préserver, qui en ont pris soin et l’ont mené jusqu’à nous avec pour devoir de le transmettre aux générations suivantes.

Après la disparition inique de notre village par la seule décision des élus le 1 janvier 2019. Cet arbre d’une valeur historique et sentimentale nous était doublement précieux !

HISTORIQUE DE L’INTRODUCTION DU CEDRE EN FRANCE

Le premier spécimen fut planté sur le flanc de la butte du Labyrinthe au Jardin Royal des plantes médicinales. Il dépasse actuellement les 20 m.

Le Jardin Royal des plantes médicinales aujourd’hui nommé Jardin des Plantes situé à Paris a été créé par Guy de La Brosse à Paris en 1635.

Charles Bouvard de Fourqueux, premier médecin du roi fut Surintendant du jardin de 1640 à 1643

Son fils Michel Bouvard de Fourqueux fut Intendant du jardin de 1641 à 1646

Le second spécimen fut donné à Daniel Charles Trudaine beau-père de Anne Marie Rosalie Bouvard de Fourqueux, intendant général des Finances et directeur des Pépinières royales, et fut planté dans sa propriété à Montigny-Lencoup, en Seine-et-Marne : il atteignait 32 m de hauteur lorsqu’il fut abattu en 1935 par un orage.

HISTORIQUE DE LA PLANTATION DU CEDRE A FOURQUEUX

Nous ne disposons que de très peu d’informations concernant la plantation du Cèdre de la Porte de Fourqueux.

Il est mentionné dans la monographie communale rédigée probablement entre 1885 et 1887 et est également évoqué en 1926 dans un ouvrage de Alfred Valette, où il est indiqué que selon la légende il remonterait à Louis XIII. Ce qui est impossible car le cèdre n’a été introduit en France qu’en 1734 !

Il est évoqué également dans un ouvrage de L. Sylvestre de Sacy (1867/1928), dont extrait :

Toutefois, il est clair que des liens évidents existaient entre la famille Bouvard (Seigneurs de Fourqueux), le Jardin des Plantes où fut planté un des deux premiers plants et la famille Trudaine où fut planté dans le parc du château de Montigny dont ils étaient propriétaires, le deuxième plant rapporté en France en 1734.

Michel II Bouvard de Fourqueux, seigneur de Fourqueux (1719/1789)

Que sait-on de lui ?

Il occupe les fonctions de Magistrat-Conseiller au Parlement de Paris, Procureur général de la Cour des comptes conseiller d’État et éphémère Contrôleur général des Finances de Louis XVI en avril 1787.

Selon BESENVAL : « Il vivait le plus souvent dans sa propriété de Fourqueux au milieu des fleurs et des plantes ; sa conversation n’était que greffes et boutures »

Jean Charles Philibert de Trudaine de Montigny, (1733/1777)

Que sait-on de lui ?

Il était le fils unique de Daniel Charles de Trudaine de Montigny qui eut le privilège de se voir offrir un des deux cèdres ramenés en France en 1734, cèdre qui fut planté dans le parc de son château.

Jean Charles Philibert a épousé le 9 janvier 1762, Anne Marie Rosalie Bouvard de Fourqueux, une des deux filles de Michel II Bouvard de Fourqueux. De cette union naîtront Charles louis né en 1764 et Charles Michel né en 1766, tous deux guillotinés en 1794. Ils furent emprisonnés avec leur ami d’enfance André Chénier, poète dont nous savons qu’il appréciait le village de Fourqueux pour y avoir séjourné. A. Chénier fut guillotiné la veille de l’exécution de ses deux très chers amis Trudaine.

Il n’y a donc aucune aberration d’en déduire que ce Cèdre abattu n’était autre que le fruit d’une des boutures d’un des deux premiers spécimens ramenés en France par Bernard de Jussieu en 1734. Soit l’un des « fils » de celui qui se trouve au Jardin des Plantes ou de celui planté au Château de Montigny.

On peut donc conclure que le Cèdre de la Porte de Fourqueux a été planté avant 1789 par Michel Bouvard de Fourqueux (1719/1789) ou par Jean Charles Philibert Trudaine de Montigny (1733/1777).

Quid des deux autres cèdres encore présents sur le territoire, celui situé à la Croix Rouge et celui situé rue du Maréchal Foch. Etonnamment, ces trois cèdres sont plantés aux deux extrémités du parc de l’ancien château de Fourqueux (Golf) et à l’entrée de Fourqueux.

Ce positionnement interpelle et ne peut manquer de nous interroger sur leur origine, ne sont-ils pas les frères du Cèdre abattu ?

Dans tous les cas, il conviendrait qu’ils ne subissent pas le même sort que celui réservé au Cèdre de la Porte de Fourqueux.

CAB

LA CONSTRUCTION D’UN GRAND BASSIN

ou l’éloge de la dissymétrie…


« Mythe ou réalité, le bassin a-t-il jamais existé ? Cela fait partie, quelque part, un peu du charme de l’histoire et du charme de l’histoire communale. Il y a effectivement une incertitude. Il y a des restitutions à travers des gravures historiques, il y a des écrits et il y a un certain nombre d’éléments qui laissent à penser qu’il aurait pu exister. Il a, en tout cas, été dessiné et prévu par Le Nôtre. Donc, on parachève, quelque part, l’œuvre d’André Le Nôtre qui est l’artisan du Domaine national. » Extrait CM du 17/12/2020

De quoi parlons-nous ?

De la construction d’un bassin d’un diamètre de 50 m et d’un jet d’eau d’une hauteur de 20 m, pour un budget total prévisionnel de 5 336 000 euros.

Ce bassin nous est présenté comme étant destiné à devenir le plus grand bassin d’Ile de France.

Il aura pour objectif de faire revivre l’œuvre historique, de restituer le chemin esquissé par Le Nôtre, de rétablir la perspective créée par André Le Nôtre, etc. ….

En résumé, cela nous est présenté comme la renaissance du grand bassin du temps de Louis XIV et l’occasion de redonner toute sa splendeur au Parc du Château !

Sans doute aussi, pour tenter de faire oublier le massacre engendré par le tram-train ayant entre autres généré encore récemment l’abattage de 7 hectares d’arbres, venus s’ajouter aux 35 hectares abattus précédemment, arbres dont bon nombre étaient séculaires et faisaient partie intégrante de notre patrimoine.

Qu’en est-il du point de vue historique :

A l’origine, il existait un bassin construit sous le règne de François Ier.

« En face du Vieux Château le Roy Louis XIV fit construire un nouveau jardin à la place d’un ancien qui y estoit depuis le reygne du Roy François 1er où il y avait un bassin et gerbe d’eau. »

M. ANTOINE, escuyer, porte-arquebuse ordinaire du Roy, inspecteur général de la capitainerie et maistrise des eaux et forests de Saint-Germain-en-Laye, en l’année 1728

Cet espace situé devant le château vieux, devint ensuite, durant le règne de Henri IV, un verger appelé le « Jardin du Roy », planté de mûriers et par la suite de fruitiers dont des pruniers.

J. Androuet Du Cerceau : « Vue des deux châteaux » Extrait, Londres, British Library, vers 1576

De 1661 à 1682, le roi Louis XIV passe une partie importante de son temps à Saint-Germain-en-Laye (mais également au Louvre, à Fontainebleau, à Versailles où il dispose d’un modeste pavillon de chasse qu’il apprécie énormément, etc…) et dans le Val de Loire (Chambord, Blois, Chenonceau, Amboise, etc.…).

Louis XIV sera le dernier Roi de France à résider à Saint-Germain-en-Laye. Il quitte définitivement les lieux en 1682, pour s’installer à Versailles, alors que les travaux d’agrandissement du château de Saint-Germain en Laye ne sont pas terminés. Cependant, les travaux d’aménagements intérieurs et extérieurs se poursuivirent et l’attention du Roi pour son château ne faiblit pas. En définitive, le Roi ne profita jamais des travaux faits pour lui et sa Cour.

Il faut préciser également qu’en 1683, la construction du château de Marly le Roi est définitivement achevée. Louis XIV se plaisait à dire : « J’ai fait Versailles pour ma Cour, Trianon pour ma famille, Marly pour mes amis ». Il semblait avoir oublié St Germain-en-Laye.

Les travaux d’aménagement du parterre ont vraisemblablement débuté dès 1663.

Les théories concernant la « non-existence » de ces trois bassins :

Les initiateurs de ce projet n’ont pas manqué d’assurer qu’il n’y avait aucune preuve de l’existence de ce bassin et que celui-ci n’était resté probablement qu’à l’étape de projet non réalisé ou non achevé.

Pourtant, il ne peut y avoir aucun doute concernant l’aménagement du parterre et la présence de 3 bassins qu’à fait naître André Le Nôtre, à moins d’écarter les sources documentaires et textes des historiens qui se sont consacrés à l’étude de l’histoire de Saint-Germain-en-Laye et qui ont décrit avec précision cet ensemble ainsi que les plans et les gravures représentant ce parterre.

Cette suspicion est pour le moins extrêmement surprenante.

Peut-être n’a-t-on pas suffisamment pris de temps ou voulu pousser les recherches sur ce sujet pour laisser libre cours à la propre imagination des décideurs de ce projet ?

La confirmation de la présence de ces trois bassins au XVIIe siècle :

Les états financiers :

On retrouve, sans trop de difficultés quelques éléments justifiant la présence de ses bassins dans les : « COMPTES DES BÂTIMENTS DU ROI SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV »

Année 1671 – Saint-Germain-en-Laye

*15 janvier : au sr PETIT, pour son remboursement de ce qu’il a payé aux ouvriers, jardiniers et vignerons qui ont labouré et dressé les terres du nouveau jardin et parterre de Saint-Germain, fouillé le bassin d’iceluy, transporté les terres de devant l’hostel des Fermes du Roy, et autres ouvrages pour le sable de rivière qu’il a fourny pour le nouveau parterre de Saint-Germain …

*10 febvrier : à Jacques Feuillastre, à compte des ouvrages de couroy qu’il fait au bassin du grand parterre de Saint-Germain …

Année 1686 – Saint-Germain-en-Laye

*1er décembre : à Porlier, manœuvre, pour avoir vuidé l’eau dans une cave de la Surintendance provenant du premier bassin du parterre d’où elle se perdoit …

Les témoignages écrits concernant la description précise du parterre crée par André Le Nôtre :

Il existe un rapport (archives départementales) qui confirme la réalité de ces bassins et qui a été rédigé entre 1650 et 1688, donc contemporain de ces constructions, par l’intendant général des eaux et fontaines, François de Francini.

Ce rapport atteste de la présence de 3 bassins. Il nous renseigne également sur les difficultés rencontrées par F. de Francini pour la mise en eau de ceux-ci, étant donné que le plateau sur lequel a été le construit le château ne dispose pas d’approvisionnement en eau. (1)

« Mais comme on eust planté le parterre et celui du Boulingrin, trois coups de compas firent trois grands bassins, qui furent en même temps construits sans savoir où l’on prendroit du fonds pour les nourrir. … »
 « Parce que Saint-Germain estant sur le hault d’une montagne, sans eau et sans puits, il est impossible qu’il ne soit pas très-incommodé et mesme le feu beaucoup à craindre, et que le grand abreuvoir construit de neuf, ne soit ruiné par les gelées s’il n’est recouvert d’eau de fontaine qui y coule incessamment, et les bassins mesme s’achèvent de ruiner. … » 
 « Ce qui est aussi très-incommode, c’est que le grand cours des eaux estant de poterie et de ciment, estant le fontainier obligé à réparer les faultes qui y arrivent pour donner force au ciment, il fault qu’il soit sec et par ainsi beaucoup de temps, qui empesche que l’eau ne vienne à Saint-Germain. … »
 « L’abreuvoir (2) et la fontaine publique (3), de manière que ces multiplications, sans en avoir augmenté le fonds, ont apporté une telle confusion aux eaux de Saint-Germain, que tout le monde en souffre, mesme les bassins, que l’on a faicts estant le plus souvent demeurés sans eau, exposés au hasle et à la gelée, vidés par les ouvriers jardiniers et autres, sont presque tous ruinés, … »

Ainsi, au temps de sa plus éclatante splendeur, le grand Roi voyait dans les parterres dessinés par André Le Nôtre ses bassins se ruiner faute d’eau pour les remplir.

Jean Marc Antoine (1728)

Histoire des antiquités des églises, abbayes, prieurés, chasteaux, forests et autres lieux, qui estoyent dans les limites du gouvernement et capitainerie de Saint-Germain-en-LayeJ.M. Antoine (1669/1737)

« Ce jardin fut replanté en 1674 par le sieur Le Nostre l’un des plus expérimentés pour tous les jardinages qui se faisaient dans ce temps, fut estant construit en deux grandes pièces de bouis en broderie très belles avec trois bassins et jets d’eau et des allées de marronniers autour des plates-bandes garnies d’arbrisseaux séparées par une allée de dix toises de large qui conduit à la grande route des Loges de la forest. » Année 1728

Abel Goujon (1794/1834). Histoire de Saint-Germain / 1829

Dans cet ouvrage, nous avons une description complète de cet ensemble de 3 bassins :

« François 1er fit abattre, autour du vieux château, les arbres qui masquaient le point de vue; ils furent remplacés, vis-à-vis de la façade N.-O., par un jardin de peu d’étendue que  Louis XIV fit agrandir et planter en Parterre, sur les dessins de Le Nôtre ; il se composait de deux grandes pièces de buis, où étaient des bassins de quarante pieds de diamètre, placés, l’un, en face de la Surintendance, vis-à-vis du Pavillon du Château, dit de l’Horloge, et l’autre, vis-à-vis du Pavillon de l’Est

Ils étaient environnés de plates-bandes garnies de fleurs de toutes les saisons, et séparées par une allée de six toises de largeur, se dirigeant vers les Loges, et au bout de laquelle on voyait un  troisième bassin de quatre-vingt pieds de diamètre, ce jardin, entouré de contre-allées de  tilleuls et de marronniers d’Inde, qui fournissaient une délicieuse fraîcheur, était séparé de celui de la Dauphine par un bosquet charmant, par quatre rangs d’ormes et par une orangerie » garnie des arbrisseaux les plus rares. Une vaste allée de marronniers conduisait de l’extrémité du Parterre à la grande Terrasse. »

Léon de Villette, L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye / 1874

Dans cet article, nous avons également une description précise du parterre crée par Le Nôtre :

PARTERRE

« Vers le nord du château, s’exécutent des ouvrages d’une autre nature pour rendre au parterre français à peu près les dispositions tracées par Le Nôtre, le savant architecte-jardinier de Louis XIV. On sait que c’est vers 1676 que fut tracé ce jardin qui comprenait une large avenue bordée de plates-bandes ornées de buis formant des arabesques, se détachant sur des fonds de sables de diverses couleurs. L’avenue, qui était dans l’axe du château, la prolongeait, pour la perspective jusqu’au couvent des Loges, par une ouverture taillée et plantée à la même époque, dans la forêt de St-Germain-en-Laye. Les plates-bandes étaient encadrées dans des allées de tilleuls se terminant par un grand hémicycle de marronniers, .

et trois bassins avaient été disposés, symétriquement par rapport aux avenues, pour donner de la fraîcheur à l’ensemble des plantations. Nos lecteurs ont vu assurément tous ces arrangements dans les belles estampes de Pérelle ou de Rigaud et aussi dans un plan portant la date de 1702, qu’on doit au graveur Van Loon, qui nous renseigne aussi sur la situation du joli jardin de plantes rares et précieuses, qu’on nommait le «jardin de la Dauphine » Les crédits alloués ne permettent pas de rendre au parterre tous les détails, mais « avec une grande précision »  l’on aura retracé toutes les lignes, tous les contours, fait toutes les plantations, et dans l’avenir l’œuvre de restitution pourra facilement être complétée.« 

Ferdinand de Lacombe. Le Château de Saint-Germain en Laye / 1878

« Il y a peu de temps, il restait à peine dans le parterre quelques vestiges du dessin des jardins de Louis XIV.
En 1676, alors qu’il construisait la grande terrasse, Lenôtre fit aussi le jardin. Il traça, dans l’axe de l’avant-corps de la façade du nord, une allée de 60 pieds de largeur, qui conduisait à l’avenue des Loges, que l’on avait récemment percée, en sorte que, vue du château, celle-ci semblait la continuation de l’allée.
De chaque côté, des plates-bandes de buis formant arabesques dans de vastes proportions, comme au parc de Versailles, se détachaient sur des sables de diverses
nuances. Cette décoration était encadrée par deux allées de tilleuls taillés en arcades, et conduisant à un hémicycle de marronniers, qui s’ouvrait sur l’avenue des Loges au moyen d’un perron monumental.
 Pour animer ce paysage et répandre la fraîcheur dans les jardins, Lenôtre avait creusé trois bassins circulaires. Les deux premiers de 40 pieds de diamètre étaient symétriquement opposés, en face des pavillons de l’Horloge et de l’Est.


Le troisième, de 80 pieds de diamètre, était situé à l’extrémité de la grande allée, près du perron, et contournait l’hémicycle des marronniers. L’eau s’élevait en gerbes de ces bassins, qu’entouraient des massifs de fleurs renouvelées en toutes saisons. Ce décor, dans lequel s’alliaient avec harmonie l’eau, les fleurs, les grands arbres, divisés par des allées sablées, donnait fort grand air aux abords du palais et s’accordait, par son élégance, avec sa façade imposante.
On descendait du château par plusieurs marches dans ce jardin qui se trouvait séparé de l’orangerie et d’un autre jardin, dit de la Dauphine, par un bosquet charmant et par plusieurs rangées de beaux arbres.
En 1750, on combla les bassins pour éviter des réparations devenues indispensables, et afin de continuer cette fâcheuse économie, les bosquets furent déracinés, l’orangerie démolie, et les arabesques de buis remplacées par de simples pelouses de gazons.
« 

http://www.musee-archeologienationale-amis.fr

« Sur la façade nord du château vieux, entre 1663 et 1673, les jardins réguliers sont eux réalisés sous la direction d’André Le Nôtre qui impose ici son génie. Le Grand Parterre, face au château, est alors orné de broderies et entouré de rinceaux de buis, de part et d’autre, des charmilles et une double rangée d’ormes bouchaient la vue. L’allée du Grand Parterre se prolongeait dans l’allée des loges, elle aussi crée par Le Nôtre. Les dimensions allongées des parterres et le largueur du grand bassin central avaient été calculées pour que les proportions soient harmonieuses et simulent une plus grande distance, depuis les fenêtres du roi, au premier étage du château. »

Les mesures sont toujours exprimées en « pieds »

Le pied est une unité de mesure utilisée jusqu’à la fin du XVIII siècle. Le pied utilisé en France correspondait à environ 326,596 mm avant 1668 et 324,839 mm entre 1668 et 1799.

Les gravures :


Veue et perspective du vieux Château de Saint-Germain en Laye du costé du Jardin »
Pierre AVELINE – ca 1686-1695 MAN


St GERMAIN EN LAYE du côté du jardin est la plus large façade des cinq qui en composent le pourtour, et dans laquelle est l’Apartement du Roy, dégagé en dehors par un balcon de fer doré qui règne alentour. La terrasse qui a esté faite devant la Contre-escarpe du fossé, sert pour passer de la cour des cuisines dans le Parc, et aller au mail qui a esté fait depuis peu sur le dessein de Mr Le Notre, ainsi que le parterre avec les 3 fontaines. A Paris chez N. Langlois, Rue St Jacques à la Victoire. Avec Privilège du Roy. Fait par Perelle

Il est possible d’attribuer ce dessin à Adam Pérelle puisqu’il semble être le seul de la famille Pérelle à avoir été édité chez Nicolas Langlois ( arts-graphiques.louvre.fr/)

Les plans :


François d’Orbay, Extrait plan du château et des jardins de Saint-Germain-en-Laye Entre 1669-1675

Château et ville de Saint-Germain-en-Laye Nicolas de Fer vers 1702

Gravure du plan général de la ville de Saint-Germain-en-Laye d’après H. van LOON exécuté en 1702

Plan général de Saint-Germain-en-Laye au XVIIe siècle- Extrait, par G. Boissaye du Bocage vers 1709

Carte des chasses du Roi – Carte topographique des environs de Versailles dite aussi des Chasses Impériales, levée et dressée de 1764 à 1773 par les ingénieurs géographes des Camps et Armée- Extrait

L’on constate sur cette dernière carte dressée après 1750, la disparition des bassins.

Le plan qui étaye la thèse de la non-construction des bassins :

« Un autre plan non précisément daté du XVIIIème siècle de P.P.J. Jossigny et Duparc, conservé aux Archives des Yvelines (Cote : 2Fi 70), montre à l’inverse un vide à l’emplacement des 3 bassins et une forme différente des parterres pour s’en accommoder. Ce plan étaye la thèse des tenants de la non-construction des bassins … »

Extrait : Un tramway nommé désir : recréation du grand bassin de Le Nôtre (Saint-Germain-en-Laye) | Muse Baroque – Musique & Arts baroques


P.P.J. Jossigny et Duparc XVIIIe s. Extrait – Encre et aquarelle sur papier

Il est toutefois utile de préciser que Paul Philippe SANGUIN de JOSSIGNY  est né en 1750, ce qui explique qu’il n’ait pu représenter des bassins qui ont été détruits l’année de sa naissance !

« Il existe aux Archives des Yvelines (cote 2Fi 70) un plan de Saint-Germain-en-Laye de 40 × 25 cm portant la signature des deux ingénieurs : en bas à gauche Duparc f., en bas à droite Par P. P. S. Jossigny.

Ce plan sur papier, réalisé à l’encre de Chine et à l’aquarelle, n’a pu être réalisé qu’entre juillet 1776 et mars 1778 »

Bour R. 2015. — Paul Philippe Sanguin de Jossigny (1750-1827), artiste de P. Commerson.

Les bassins :

Les trois bassins étaient insérés dans un triangle composé de 2 petits bassins situés devant le château (dont l’un a été rétabli) et d’un plus grand bassin situé à l’extrémité de la grande allée.

Les 2 premiers bassins étaient d’un diamètre de 40 pieds et le bassin situé à l’extrémité était d’un diamètre de 80 pieds. La dimension de ce dernier bassin n’était pas due au fruit du hasard mais le résultat de savants calculs, discipline parfaitement maitrisée par Le Nôtre. L’objectif était que l’on découvre, à partir du Château, 3 bassins de taille et de forme identiques en accroissant la taille du bassin le plus éloigné. Il n’y avait donc aucune fantaisie dans la détermination de la taille des bassins. De même, par effet d’optique le bassin situé à l’extrémité était rond vue des fenêtres royales alors que son tracé était de forme légèrement ovale comme cela est visible sur les gravures.

André Le Nôtre avait l’art de maitriser la symétrie, l’ordre, la rigueur et il avait le génie de jouer avec les effets d’optique et de perspective. Il a laissé derrière lui de nombreux jardins aménagés « à la française » reconnaissables par leurs perspectives et leurs géométrie parfaites. C’était cela la « Touche Le Nôtre ».  Rien n’était dû à une fantaisie quelconque.

Le Nôtre a utilisé sa maîtrise de la perspective optique, en combinant l’usage de deux procédés : les collimations et l’anamorphose. Les collimations sont des alignements visuels ; pour les obtenir, il faut coordonner distances et niveaux, ce qui définit les terrassements à opérer. L’anamorphose, quant à elle, sert à compenser la diminution apparente des parties lointaines : plus les formes sont éloignées, plus elles doivent être allongées et élargieshttp://www.chateauversailles.fr
« Je suis dans la continuité d’André Le Nôtre, il travaillait sur les perspectives et les lignes de fuite. Les bassins circulaires du Grand canal donnaient l’impression, depuis le château, d’avoir tous la même taille. Il n’en est rien en réalité. » François ABELANET : Architecte, scénographe, décorateur, spécialiste de l’anamorphose qui a réalisée en 2009, l’exposition : Globe et cube géants dans les jardins du château de St-Germain-en-Laye
Ce jardinier se distingue de tous les autres parce qu’il est le premier à appliquer les mathématiques et la géométrie dans la conception de ses jardins. Ainsi, il plante des arbres et construit des allées et des fontaines, en respectant scrupuleusement le principe de la symétrie. Quand on regarde ses jardins, on a ainsi l’impression qu’il y a des miroirs partout ! Il fait également très attention à ce que ses jardins s’étendent de manière visible sur de grandes distances et depuis plusieurs étages. C’est ce que l’on appelle le principe de la perspective. En résumé, il construit des paysages très ordonnés et organisés, ce qui est moderne à l’époque. https://www.1jour1actu.com/france/andre-le-notre

Les plates-bandes :

On sait également que les plates-bandes séparées par une allée de 6 toises, étaient constituées de deux grandes pièces de broderies de buis formant des arabesques se détachant sur des fonds de sables de diverses couleurs.

Les contre-allées étaient plantées de tilleuls. Des topiaires étaient présentes aux extrémités et sur les bordures des plates-bandes.

« Monsieur Le Nostre est icy avec plusieurs ouvriers pour faire le parterre en face du bout de la grande galerie de l’appartement du roy, ou estoit un plan de pruniers que l’on a abattu.

La terre est esplanie, et on commencera demain, jeudy, à planter le buis. »

Ainsi s’exprime Louis Le Vau, dans une Lettre à Colbert envoyée de Saint Germain le 11 avril 1663.

Absence de trace de canalisations :

Durant les travaux de mise en place du RER, il semble que l’on n’a trouvé aucun fragment de conduites, ce qui renforce la thèse de l’inexistence de ces bassins. Néanmoins, il convient de rappeler que cet espace a subi de nombreux travaux antérieurs dont l’implantation du chemin de fer, lorsqu’il fut prolongé du Pecq à St Germain en Laye en 1846 et qu’une partie de cet espace fut détruite, mais aussi lors de la restauration du parterre entreprise par E. Millet et son jardinier-chef L.F. Divary en 1872.

Que s’est-il passé après 1750 :

Les 3 bassins ont été comblés en 1750, probablement remplacés par des massifs de fleurs. Un des massifs a été supprimé lors de la construction de la gare du chemin de fer vers 1846.

Vers 1972, suite à la destruction de la gare, il fut construit un bassin en remplacement du massif détruit en 1846.


St -Germain-en-Laye L. Carle – cartographe / 1888 – Extrait

L’ancienne gare


Construction de la gare RER A


Conclusion :

Ce qui est certain :

-Il existait déjà un bassin du temps de François Ier.

-Les travaux ont débuté en 1663 comme cela est attesté par le courrier adressé par Le Vau à Colbert, mentionnant l’abattage des pruniers qui occupaient cet espace. La rénovation du parterre a pris fin en 1674 comme mentionné dans le texte de JM. Antoine.

-Les bassins étaient toujours en fonctionnement le 1er décembre 1686 selon les Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV, comme l’atteste les travaux réalisés le 1er décembre de cette même année.

-L’ensemble était composé de 3 bassins et non de 2 !

-En raison des difficultés d’approvisionnement en eau, les bassins n’ont été que très rarement mis en eau.

-Les 3 bassins ont été probablement comblés en 1750.

Les dimensions de ces 3 bassins n’étaient pas dues au hasard mais le résultat de savant « calcul » dont A. Le Notre était maître et avec pour objectif de compenser la diminution apparente du bassin le plus éloigné pour donner l’impression que les 3 bassins visibles du château étaient de même taille. Cela s’appelle la « Perspective », une spécialité de A. Le Nôtre !

-Les plates-bandes étaient composées de buis taillés en broderie et ayant la forme d’arabesques ainsi que de topiaires situées en bordure et non de gazon !

-Des sables de couleur différentes ornementaient ces 2 plates-bandes.

-Le diamètre du bassin qui sera construit ne correspond pas à celui de Le Nôtre qui était de 80 pieds, soit environ 25 m (et de 40 pieds pour les 2 petits bassins).

Voilà précisément a quoi ressemblait le parterre crée par André Le Nôtre et voulu par Louis XIV,

trois bassins et deux plates-bandes en broderie de buis

Aménagement que vous ne contemplerez pas !


Château de Saint-Germain-en-Laye — Wikipédia (wikipedia.org) / Franck Devedjian

Restitution de la vue sur le grand parterre du château vieux de Saint Germain au temps de Louis XIV, tel qu’il a été conçu par André Le Nôtre et par rapport aux documents d’époque.

Que découvrirons nous en mars 2022 ?

  • Dans le projet qui nous est présenté, on peut noter que l’un des bassins situés près du château ne sera pas reconstitué et restera un espace fleuri tel qu’il est actuellement. Pourquoi ?
  • Un monumental bassin d’un diamètre de 50 m, qui se veut devenir le plus grand d’Ile de France. Cette dimension, altérera la perspective conçue par André Le nôtre. Pourquoi ?
  • Les plates-bandes quant à elles resteront engazonnées. Oubliées, les deux grandes pièces de broderies de buis formant des arabesques se détachant sur des fonds de sables de diverses couleurs. Pourquoi ?

Pourquoi dépenser une telle somme (+ de 5 millions d’euros) dans une période de grave crise économique découlant de la crise sanitaire ?

L’Etat, la région, le département, la ville et quelques donateurs privés font ils preuve de bon sens en finançant cette fantaisie dispendieuse alors que le patrimoine historique de notre pays est en souffrance ?

La restauration et la conservation de l’existant ne devrait-il pas être une priorité ?

Est-ce vraiment utile de dépenser autant d’argent public pour un tel projet, en période de crise ?

La prudence budgétaire ne devrait-elle pas être le « dessein » de la ville ?

Dans tous les cas, s’il s’agit d’un projet présenté comme « audacieux et ambitieux », le bassin ne correspondra en aucun cas au « dessein » achevé de A. Le Nôtre.

Il n’est pas justifié d’évoquer une reconstitution de la perspective d’A. Le Nôtre, voire de l’aboutissement de l’axe historique et surtout de mêler le nom de André Le Nôtre et celui de Louis XIV à tout cela !

Nos élus en votant cette délibération auraient surement fait preuve d’un grand mérite en y sursoyant ou en y renonçant, même s’il s’agissait d’un engagement de campagne pris avant la crise.

En fin de compte, le parterre ne disposera que de 2 bassins ne correspondant pas aux dimensions initiales, les plates-bandes ne seront pas reconstituées à l’identique et la perspective si chère à A. Le Nôtre ne sera pas rétablie.

La ville y gagnera-t-elle en prestige ?

« on parachève, quelque part, l’œuvre d’André Le Nôtre »

On ne parachève pas ce qui a été réalisé par un Maître, on ne l’améliore pas non plus, au mieux on le pastiche.

En fait, cela ne sera qu’une création bancale, bien éloignée de l’œuvre de André Le Nôtre et essentiellement une dissymétrie offensante à son génie, qui aurait assurément fortement déplu à l’œil avisé de Louis XIV.

Chantal Aveline Buron

Le partage des connaissances, la transmission et l’échange des informations sont essentiels. Toutefois, ce texte qui représente de nombreuses heures de recherche ne peut être utilisé sans l’accord de l’auteur.

Lexique :

(1) « Parce que Saint-Germain estant sur le hault d’une montagne, sans eau et sans puits » Raison pour laquelle le plateau de Saint-Germain-en-Laye a été peuplé très tardivement, aux environs du IX siècle, alors que les villages environnants (Saint Léger, Feuillancourt, Hennemont, Fourqueux, Le Pecq, etc… ) étaient déjà habités depuis la préhistoire.

(2) Cet abreuvoir était situé à l’entrée de la rue du Vieil-abreuvoir

(3) Les habitants n’avaient alors qu’une seule fontaine publique, dite de la Pyramide, élevée en 1550, sur la place de l’actuelle église

Personnes citées :

Jacques  Androuet du Cerceau (1515/1535), est un graveur et architecte français de la seconde moitié du XVIe siècle, plus célèbre pour ses gravures d’architecture et ses publications que pour ses constructions. 

François de Francini (1617/1688). On sait de lui qu’il succèdera à son père en 1651, en héritant de la charge d’intendant des eaux et fontaines. Pendant plus de vingt années, il travaillera avec André Le Nôtre à l’installation des bassins, fontaines et jeux d’eau, notamment du parc de Versailles et des châteaux environnants. C’est à lui que nous devons la création en 1672, des premiers tuyaux de fonte de France.

« Intendant Général des Eaux & Fontaines du Roy, & des Maisons Royales, & de la conduite des eaux de Rungis, M. François de Francini-Grand-Maison, & François son fils en survivance. Il ordonne pour le fait des eaux, grottes, mouvements, artificiels d’eau, à tous les ouvriers, de ce qu’ils ont à faire. Il a inspection sur les eaux de Saint Germain en Laye, Fontainebleau & autres Maisons Royales. Il a sous lui des Officiers à Paris, qui ont soin des aqueducs. Il a de gages 3000. Livres. »

L’Etat de la France, maison du roi – N. Besongne / 1683

Son père, Thomas Francini (citoyen de Florence, venu en France vers 1597/1598). Il s’est installé à St Germain en Laye à la demande de Henri IV pour agrémenter de fontaines et réaliser les nombreux aménagements hydrauliques (fontaines, grottes, jeux d’eau, automates, etc …) du château neuf.

Il est décédé en avril 1651 et a été inhumé à St germain en Laye au couvent des Récollets dans la chapelle qu’il avait édifiée.

« Premièrement, comme bon crestien, je prie le doux sauveur Dieu me faire la grâce que le reste que j’ai à vivre soit en son honneur et gloire et observant ses saints commandements comme catholicque, appostolique et romain, pour estre mon corps inhumé, lorsqu’il sera séparé d’avec mon âme, en la chapelle que j’ay faict bastir en l’église des Récolez de Saint-Germain-en-Laye, sans auccune sérémonie extraordinaire, mais seullement recommande que l’on fasse bien prier Dieu pour mon âme. »

Réunion des sociétés savantes des départements de la Sorbonne / Section beaux-arts / F. Chauvat

Jean Marc Antoine (1669/1737) est né à St-Germain-en-Laye le 22/10/1669 et est décédé à Versailles, Porte arquebuse du roi (1682), inspecteur des gardes de la capitainerie de Saint-Germain. Il était le fils de Jean Antoine, anobli par lettres patentes de Louis XIV 1642-1724 (Porte-arquebuse du Roi (1677) et garçon de la Chambre, gouverneur des petits chiens, inspecteur des gardes de Saint-Germain en 1688).

Pierre Aveline (1656/1722) Chef d’une famille d’artistes, dont ses deux fils, Pierre-Alexandre er Antoine. Graveur, éditeur et marchand d’estampes installé sur le Petit-Pont dès 1676. Spécialisé dans les vues topographiques, il obtient en 1686, le privilège pour 10 ans de graver, imprimer et vendre 115 vues des Maisons royales qu’il céda à Nicolas de Poilly en 1685.

Gabriel Perelle (1604/1677) Graveur, il était également directeur des plans et cartes du cabinet du roi. Gabriel Pérelle, se faisait aider dans son travail par ses deux fils Nicolas (1625-1692) et Adam (1638-1695) 

Jacques Rigaud (1680/1754) dessinateur et graveur

Herman Van Loon, graveur et éditeur au Pays-bas. Il s’installe à Paris en 1686 où il travaillera pour de Fer, de Lisle et Nolin

Nicolas de Fer (1647/1720) graveur, géographe titré du Roi de 1687 à 1720

Georges Boissaye du Bocage (1626-1696), hydrographe du roi, premier professeur de l’Ecole royale d’hydrographie du Havre à partir de 1666 et auteur de plusieurs cartes marines de l’embouchure de la Seine et de la côte du Havre à Saint-Valery-Sur-Somme.

François d’Orbay, mort en 1677, est un architecte et graveur français. Il était maître maçon du roi et entrepreneur de ses bâtiments. Il recevait comme maître maçon du roi 30 livres de gages (1669 à 1677). Il était syndic des maîtres maçons de Paris. 

Paul Philippe Sanguin de Jossigny était un militaire qui commença sa carrière à l’Isle de France (aujourd’hui île Maurice) comme aide de camp du gouverneur et la termina comme capitaine et ingénieur, avant de rentrer à Paris. Succédant à Duparc, Jossigny devint par intérim ingénieur en chef, avec un complément de traitement extraordinaire de 1600 livres. Séjourna à Bourbon en 1773
Né le 1er mai 1750 à Paris et est baptisé à Saint-Eustache. Décédé le 19 novembre 1827 à Paris

Louis Le Vau (1612/1670), architecte. Ce fut l’un des créateurs du style « Louis XIV » et fit construire des jardins et des bâtiments du style baroque.

Carte des chasses du Roi : Carte topographique des environs de Versailles dite des Chasses Impériales, levée et dressée de 1764 à 1773 par les ingénieurs géographes des Camps et Armées, commandés par feu M. Berthier, Colonel, leur chef ; terminée en 1807 par ordre de Napoléon, Empereur des Français, Roi d’Italie et Protecteur de la Confédération du Rhin, pendant le Ministère de S.A.S.M. le Maréchal Alexandre Berthier, Prince de Neuchatel, Grand-Veneur, Grand Aigle de la Légion d’Honneur, etc. etc., sous la direction du Général de Division Sanson / Gravé par Doudan, Tardieu l’ainé et Boudet

Sources :

*Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV. Colbert, publ. par Jules Guiffrey / 1664-1680

*La Géométrie pratique de A. Manesson-Mallet /1702

*Histoire des antiquités des églises, abbayes, prieurés, chasteaux, forests et autres lieux, qui estoyent dans les limites du gouvernement et capitainerie de Saint-Germain-en-Laye / JM. Antoine / 1728

*Histoire de Saint-Germain / Abel Goujon / 1829

*Promenade historique et pittoresque à Saint-Germain-en-Laye / 1834

*Précis historique de Saint-Germain-en-Laye- Rolot et de Sivry / 1857

*Le Château de Saint-Germain en Laye / Ferdinand de Lacombe / 1868

*L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye / Léon de Villette / 1874

*Nouveau guide du promeneur à Saint-Germain en Laye / Paul Guégan / 1879.

*Notice historique sur le château de Saint-Germain-en-Laye / Étienne Desforges / 1883

*Les Châteaux Royaux de Saint-Germain-en-Laye 1124-1789 : étude historique d’après des documents inédits, recueillis aux Archives Nationales – Bibliothèque Nationale -GL. Houdard / 1909

*André Le Nostre : étude critique / Jules Guiffrey / 1913

*Saint-Germain-en-Laye, Poissy, Maisons, Marly-le-Roi / Paul Gruyer / 1922

*Le château de Saint-Germain-en-Laye / Georges Lacour-Gayet /1935

*Basiliques et palais du Roi. Architecture et politique à la cour de Henri IV- E. Lurin  / 2012 

*Les grandes eaux de Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye – E. Faisant / 2016

*www.sciencepress.mnhn.fr

*www.musee-archologienationale-amis.fr/lenotreparterre

*www.institutparisregion.fr

*Non au bassin de Saint-Germain-en-Laye, oui à Chantilly et à Vaux-le-Vicomte ! – La Tribune de l’Art / 2021

LES « RICOIS » A MAREIL-MARLY

Nous ne disposons pas d’information sur la date de construction ou de rénovation de la propriété située rue de Port Marly (précédemment dénommée « Le Boulevard ») et dans laquelle a vécu la famille RICOIS.

Toutefois, nous avons l’assurance que, dès le début du 18ème siècle, il existait une construction à cet endroit. En effet, cette construction est visible sur un plan établi en 1726. Aucune information également sur la date de la pose du cadran solaire et de l’origine de l’inscription qui y figure « Ne t’en va pas ».

Nous savons également qu’en 1823 cette maison/cour et son jardin appartenait à Pierre Antoine BEZUCHET (bourgeois-GrandChamp).


Extrait cadastre 1820 (Mareil-Marly, avant le passage de la ligne de chemin de fer)

Qui était Pierre Antoine BEZUCHET ?

C’était un riche marchand-drapier « spéculateur », qui demeurait à Paris et avait fait fortune grâce au décès de Louis XV. Il était vraisemblablement un « pionnier de l’optimisation fiscale ».Cette personne était en effet très connue pour acquérir nombre de propriétés et les mettre en « non-valeur », afin d’être dispensé d’en payer les impôts. C’est ainsi qu’il est devenu propriétaire, entre autres, d’une partie du Château de Saint-Germain, d’une partie de l’Hôpital de Saint-Germain fondé par Madame de Montespan, des hôtels d’Harcourt, de Vendôme et de Noailles, d’un jardin Rue de Lorraine à St Germain, d’une maison au Cœur-Volant, d’une tuilerie à Marly, du Château de Port-Marly. II achète aussi en 1817, le Clos des Malades, et diverses parcelles qui deviennent ainsi intégrées au Domaine de Grandchamp. En 1791, il a acquis aux enchères le château de Grandchamp et son domaine appartenant à la veuve de Louis-Godefroy HOUDIART de MAREIL. (En 1751, le fils du Sieur Jean-François HOUDIART, Louis-Godefroy hérite des titres et du Domaine de Grandchamp).

Liste des différents propriétaires et/ou habitants depuis 1823 (selon cadastre et tables de recensement) :

1823                BESUCHET Pierre Antoine

1833 Comte d’AUDIFFRET (receveur général)

1844                RICOIS Jacques Edmé

1882                RICOIS Octavie

1911                RICHARD Anastasia

1914                RICHARD Gaston

1929                REBUSSEL Avocat à Paris

1931                DELORT Maurice

1944                DELORT Martine (épouse DUPRE)

Jacques Edmé RICOIS (1767/1854)

Marchand drapier

Jacques Edmé est né à Chateaudun en 1767 et est le premier membre de la famille RICOIS qui habite cette maison acquise par son fils, François Edme le 27 février 1844 au prix de 6 000 francs (du moins, c’est ce qui a été déclaré chez le notaire).

Jacques Edmé RICOIS est marchand drapier et a épousé Francoise Angelique SOUCHAY en 1794 à Courtalain (Eure-et-Loir), née à Courtalain. Ils décéderont à Mareil-Marly, lui le 27 janvier 1850 et son épouse le 5 avril 1854.

Ils figurent tous deux sur la liste de recensement de 1846 en tant que rentiers à l’adresse du « 3 Boulevard » ainsi qu’un de leur fils Albert âgé de 31 ans. Ils resteront dans cette propriété jusqu’à leur décès.

Francois Edmé RICOIS (1795/1881)

Artiste peintre

Après le décès de sa mère, François Edme occupe cette maison comme « Maison de villégiature » (1) et n’y passe que quelques temps, d’autant que celle-ci est présentée dans la presse comme maison à louer. Il demeure au 5 Quai Voltaire à Paris et n’apparait sur aucun de recensement de la commune de Mareil-Marly. Il est probablement venu s’installer définitivement après 1876 et s’y est éteint le 21 janvier 1881.

Annonce parue en 1857 dans « Industriel de St Germain en Laye »

Il est né le 28 août 1795 à Courtalain (Eure et Loir), aîné d’une fratrie de six enfants.

Sa famille place le petit Francois Edmé âgé de 13 ans dans une étude de notaire pour y apprendre le métier. Le notaire, chez qui il est apprenti, juge rapidement que le jeune enfant n’a pas de prédisposition pour ce métier et le rend à ses parents. C’est le duc de Montmorency, chatelain de Courtalain, qui dirige l’enfant vers une de ses relations, le peintre GROS (2) pour y parfaire son apprentissage en tant qu’artiste-peintre.

C’est à l’âge de 21 ans qu’il intègre l’école des Beaux-Arts et qu’il devient l’élève entre autres de GIRODET, et BERTIN. (3)

Il débute au Salon (4) en 1819 et y participera tout au long de sa vie, sa dernière exposition datant de 1880, quelques mois avant sa mort. Il fut récompensé d’une médaille de deuxième classe en 1824. Il participera aussi à de nombreuses expositions de province et sera médaillé à Douai, Lille, Toulouse et Cambrai.

RICOIS était un peintre « paysagiste » talentueux qui peignait selon les données du moment de manière à plaire à la majorité du public. On sait également qu’il a énormément voyagé en France et en Suisse. Sa technique est diverse : les paysages sont traités à l’huile, à l’aquarelle, au lavis, et il s’adonne également au « fixé sous verre » (5), procédé en vogue au XIXème siècle.

Celui-ci exécutera près de 150 toiles répertoriées (huiles, aquarelles …) dont certaines représentent Courtalain, le village de son enfance et Mareil-Marly.

Dans ses œuvres peintes, comme dans ses aquarelles et ses lithographies, Ricois montre un grand souci du détail. Si elles sont pour lui un moyen astucieux de s’assurer une riche clientèle, dont la Duchesse de Berry, ses innombrables vues de villes, de châteaux, de résidences royales ou particulières (Rosny, Chenonceaux, Dampierre, Versailles, etc..) constituent de précieux témoignages sur des monuments parfois disparus ou souvent modifiés. Excepté la Suisse dont il présente 36 des vues dès 1824, Ricois n’a voyagé qu’en France. A Paris, les musées du Louvre et Carnavalet ainsi que le Sénat possèdent des œuvres de Ricois dans leurs collections. Les châteaux de Sceaux et de Versailles exposent également des toiles du peintre qui est également bien représenté en province dans les collections des musées de Cambrai, Châteaudun, Poitiers et Chartres

Il épouse Marie Constance DENIN (1802/1831) le 23 avril 1827. De cette union naît le 2 décembre 1830 une fille Marie-Octavie, qui sera son unique enfant.

Il aurait sans doute connu une carrière artistique beaucoup plus prestigieuse, si un deuil cruel, la mort de sa jeune femme en 1831, Marie Constance DENIN, survenue peu après la naissance de sa fille et seulement après quatre ans de mariage, ne l’avait dévasté. Il ne se remariera jamais.

Devenu neurasthénique, il s’installa à Nantes, y créa un atelier « pour les deux sexes », et y forma de nombreux élèves jusqu’en 1834.

Il sera notamment le professeur de Joseph-Philibert GIRAULT de PRANGEY (6), avant que celui-ci n’intègre L’Ecole de beaux-arts de Paris.

Puis, il se remis à parcourir la France et s’adonna ensuite à la représentation des châteaux de la Loire.

Mais il avait perdu de son originalité et n’obtint plus le succès qu’il avait rencontré en son début de carrière Il reçut toutefois une médaille de bronze à l’exposition internationale de Londres en 1875. Ce fut sa dernière récompense.

On estime à plus de 150 œuvres produites par F.E. RICOIS qui passa la dernière partie de sa vie à Mareil-Marly où il vécut encore quelques années. Il s’inspira beaucoup des paysages de la région mais dû renoncer à son exercice perdant progressivement la vue et la santé.

Il s’éteindra dans sa maison de Mareil-Marly le 21 janvier 1881, âgé de 85 ans.

ACTE DE DECES

L’an mil huit cent quatre-vingt-un le vingt-deux janvier à midi, par-devant nous Jean François Hippolyte Cayeux, Maire et Officier de l’Etat civil de la commune de Mareil-Marly arrondissement de Versailles département de Seine-et-Oise, sont comparus Messieurs Auguste Jean Baptiste Pescheux, capitaine en retraite, âgé de cinquante-neuf ans, et Charles Etienne Beauvais, Propriétaire âgé de cinquante-cinq ans, tous deux domiciliés à Mareil-Marly, voisins du décédé, lesquels nous ont déclaré que François Edme Ricois, artiste-peintre, âgé de quatre-vingt-cinq ans domicilié à Mareil-Marly, né à Courtalin (Eure-et-Loire), fils des défunts Jacques Edme Ricois et Françoise Angélique Souchay, veuf de Marie Constance Denin, est décédé hier, en son domicile, à une heure du matin. Et après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte que les déclarants ont signé avec nous lecture faite

Certains lui attribuent également, sans toutefois qu’il n’y ait d’élément justifiant de cette paternité, la peinture murale située dans le cœur de l’église de Mareil-Marly « Lapidation de Saint Etienne » réalisée durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Cela semble peu probable car une peinture murale nécessite une technique particulière jamais pratiquée par   F.E. RICOIS. De plus cette composition ne correspond en rien à son style.

Mais il est vrai qu’à ce jour l’auteur de cette peinture nous est toujours inconnu !

Quelques œuvres de F.E. RICOIS relatives à MAREIL-MARLY


François Edmé RICOIS : Vue de l’Église de Mareil-Marly, « 1842 » (45*70)

François Edmé RICOIS : Vue de l’église de Mareil-Marly, « 1862 » (46*100)


François Edmé Ricois : Eglise de Mareil-Marly, 1841. Ce tableau a été exposé dans l’église de Mareil-Marly, le 06/12/1998, prêté par son propriétaire, un industriel allemand

François Edmé RICOIS : Eglise de Mareil-Marly, 1841. Ce tableau a été exposé dans l’église de Mareil-Marly, le 06/12/1998, prêté par son propriétaire, un industriel allemand

FRANÇOIS EDMÉ RICOIS (Courtalain 1795-Paris 1881), peintre, Paris. Sur les dessins de l’artiste vendus par la galerie Prouté, Paris.

Ce cachet a été créé par la galerie Paul Prouté, à Paris, à l’occasion de la dispersion au début des années 1970 d’un ensemble de feuilles de l’artiste provenant d’un album familial. Voir par exemple le catalogue périodique de la galerie No 57, printemps 1973, nos 158 à 216. Le rédacteur du catalogue souligne que ce peintre « serait probablement oublié s’il n’avait laissé un œuvre documentaire considérable, constitué par des vues de châteaux et résidences particulières dont ce sont souvent les seules représentations ».
Ce cachet était apposé soit sur les dessins, soit sur les montages des dessins souvent réalisés au sein de la galerie
. marquesdecollections.Fr

Marie-Octavie RICOIS épouse RICHARD (1830/1908)

Artiste peintre

Octavie (fille de François Edme) est née à Paris le 2 décembre 1830. Sa mère est décédée peu de temps après sa naissance. Nous n’avons que très peu d’informations concernant son enfance.

Mais il est fort probable que ce sont ses grands-parents qui ont assuré son éducation à Paris, pour soulager son père très affecté par le décès de son épouse. Du reste, ses grands-parents, lorsque Octavie fut âgée de 16 ans, se sont retirés à Mareil-Marly.

Octavie a choisi le chemin de son père et sera son élève.

Léon COGNIET (7) sera aussi son professeur.

Elle se marie à Paris le 16 juin 1855 avec Charles RICHARD (1813-1887) qui est professeur de littérature.

Ils auront 2 enfants :

  • Marie, Anastasie, Catherine

Née à Paris le 11 octobre 1856 et décédée à Mareil en 1926

  • Antoine, François, Gaston

Né à Paris le 29 septembre 1860 et décédé à Bordeaux le 9 juin 1945

Il sera professeur de sociologie à la faculté de Bordeaux

Gaston Richard, Sociologue. -Professeur à l’Université de lettres de Bordeaux, fut un ancien membre de l’Ecole normale supérieure, section 1880, passe son agrégation de philosophie en 1885 où il finira 9e. Il devint en 1892 docteur ès-lettres en soutenant à la Faculté des lettres de Paris ses thèses portants sur les sujets suivants Essai sur l’origine de l’idée de droit, et sa thèse complémentaire De psychologico apud cartesium mechanismo traduit en français : Le mécanisme psychologique par Descartes. Gaston Richard est nommé professeur de philosophie au lycée du Havre puis succèdera Durkheim à la chaire de sociologie à l’Université de Bordeaux. Membre éminent de L’Année sociologique, Gaston Richard rompit néanmoins avec l’école durkheimienne vers 1905. Il s’opposa notamment au père de la sociologie française sur la question du positivisme et de l’analyse du phénomène religieuxWikipedia

Octavie sera peintre pastelliste et copiste. Il ne nous reste aucune information sur le travail qu’elle a produit, hormis, concernant ses réalisations de copiste, à savoir :

Eglise de Bobigny : La Grande Vierge, Copie MURILLO

Eglise d’Asnières : Ma Madeleine, Copie LE GUERCHIN

Eglise de Mareil-Marly : Naissance de la Vierge, Copie MURILLO

On doit donc à Octavie RICOIS, le tableau « Naissance de la Vierge », d’après MURILLO, situé au-dessus de la porte de l’église de Mareil-Marly, face au Chœur, dont on trouve la description détaillée et une synthèse peu flatteuse sur le site du Ministère de la Culture :

C’est en 1881, que le couple Richard et leur fille Marie Anasthasie, élisent domicile à Mareil-Marly et figurent sur le recensement. Marie Anasthasie est alors âgée de 25 ans et est mentionnée comme exerçant la profession d’institutrice.

Puis de 1886 à 1896 la maison reste à nouveau inoccupée, celle-ci est probablement utilisée à nouveau comme maison de villégiature. L’adresse figurant sur le recensement est devenue le 55 rue Tellier Frères.

C’est en 1901, quatre ans après le décès de son mari, qu’Octavie vient s’installer définitivement avec sa fille Marie Anasthasie à Mareil-Marly où elle décédera le 29 décembre 1908, à l’âge de 78 ans, en présence de sa fille. Sur l’acte de décès, il est mentionné que Marie Anasthasie  est célibataire et sans profession.

Marie Anastasie Catherine Richard (1856 – 1926)

Marie Anasthasie (petite-fille de François Edmé) ne s’est jamais mariée. Elle s’est installée définitivement à Mareil-Marly, à l’âge de 45 ans où elle y a vécu seule après le décès de sa mère. Elle semble avoir exercée la profession d’institutrice puis « Auteur-Poète » comme précisé sur le recensement de 1911. Il n’y a malheureusement aucune trace de ces écrits.

Elle est décédée à Mareil-Marly, le 24 juin 1926, à l’âge de 69 ans.

Après son décès, la maison reprendra sa destination de maison de villégiature jusqu’en 1931.

DEVENIR DE LA PROPRIETE :

En 1929, celle-ci est reprise par un avocat de Paris, du nom de REBUSSEL, puis est revendue à Maurice DELORT, médecin à Paris, originaire de Chateauneuf sur Cher. Celui-ci est l’époux de Simone GOHIER, qui décédera le 13 avril 1934.

Sur le recensement de 1931, on constate la présence dans cette maison de Gabrielle et Gustave GOHIER, les parents de l’épouse de Maurice DELORT ainsi que la présence de leur petite fille Martine DELORT, née en 1921 à Paris.

L’adresse de la propriété est devenue la rue de Port Marly (adresse actuelle).

Martine DELORT, épouse DUPRE s’établira définitivement dans cette maison avec son époux et y élèvera ses enfants. Elle est décédée à Mareil-Marly le 3 janvier 2017 et inhumée dans le cimetière de Chateauneuf sur Cher.

Le 10 février 1970, une avalanche engloutissait le centre UCPA de Val d’Isère, faisant 39 morts dont Michel DUPRE âgé de 20 ans. Michel a été élevé à Mareil-Marly et était l’un des fils de Martine DUPRE.


Paris vue du pont RoyalParismusée Carnavalet. F.E. RICOIS

Glossaire :

(1) Villégiature est un mot d’origine italienne, la maison de villégiature est mise à la mode au XVIème siècle par de riches vénitiens désireux de vivre à la campagne dans des lieux privilégiés, faisant ainsi revivre les mœurs patriciennes de l’ancienne Rome. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, on parle de « maisons de campagne », « maisons de plaisance » ou simplement « campagnes » que nobles, financiers opulents ou artistes de cour édifient au milieu de grands parcs d’agrément, accueillant à la belle saison familles et amis. D’ostentatoires demeures établies dans de vastes parcs sont construites. Au XIX° siècle, la donne change : sous l’influence des théories médicales en vogue et grâce à la diffusion des transports ferroviaires, les villes de la vallée et du versant sud de la forêt de Montmorency sont choisies pour leur air sain. Des capitaines d’industrie et du commerce, des politiques, des hommes de loi, des journalistes, des artistes ou de simples petits bourgeois savourent les charmes de l’environnement verdoyant dans le confort d’une demeure reflet de leurs goûts et vitrine de leur promotion sociale. La naissance puis le développement du tourisme au XIXème siècle a nourrit l’éclectisme architecturale de ces maisons de villégiatures aux styles néo-normand, troubadour, montagnard, balnéaire…http://www.plainevallee.fr

(2) Antoine-Jean Gros, baron Gros, né à Paris le 16 mars 1771 et mort le 25 juin 1835 à Meudon, est un peintre français néoclassique et préromantique. http://www.wikiart.org

(3) Anne-Louis Girodet, ou Anne-Louis Girodet-Trioson, né à Montargis le 29 janvier 1767 et mort à Paris le 9 décembre 1824, est un peintre, illustrateur et graveur français. L’œuvre de Girodet se situe à la charnière des deux grands courants artistiques du début du XIXᵉ siècle : la peinture néoclassique et la peinture romantique

Jean-Victor Bertin, né à Paris le 20 mars 1767 et mort dans la même ville le 11 juin 1842, est un peintre français. Peintre paysagiste du courant néoclassique, il est considéré comme un des maîtres de l’école du paysage historique. http://www.proantic.com

(4) Le Salon de peinture et de sculpture, appelé de manière générique le Salon, est une ancienne manifestation artistique se déroulant à Paris depuis la fin du XVIIe siècle, qui exposait les œuvres des artistes agréées originellement par l’Académie royale de peinture et de sculpture créée par Mazarin, puis par l’Académie des beaux-arts, et ce, jusqu’en 1880. L’objectif initial du salon est de présenter au public les œuvres des derniers lauréats de l’Académie puis, à partir de 1817, de l’Ecole des beaux-arts. wikipedia

(5) La peinture sous verre est une technique unique car l’œuvre est réalisée sur le dos du verre. Alors que sur une toile on esquisse la composition à grands traits pour ensuite exécuter les aplats de couleur pour terminer graduellement par les détails, en peinture sur verre inversé on procède à l’inverse. Au contraire de la technique normale, d’exécuter les détails (le nez, les yeux, les fleurs) avant le fond (le visage, le paysage), le spectateur devant regarder l’œuvre terminée sur le côté non peint de la plaque de verre. L‘artiste peintre sur verre commence par les finesses de l’œuvre pour terminer avec les fonds. Ainsi jusqu’au moindre détail, le peintre doit imaginer dès le départ la version définitive de l’image à réaliser sachant bien qu’il devra aussi composer avec un « effet miroir » lors de l’exécution de l’image puisque ce qui est peint à l’envers à droite se trouve à l’endroit à gauche. http://www.proantic.com

(6) Joseph-Philibert Girault de Prangey est l’élève de F.E. Ricois avant d’intégrer l’Ecole des beaux-arts de Paris et apprend la technique du daguerréotype en 1841, probablement de Louis Daguerre en personne, ou bien d’Hippolyte Bayard. Jouissant d’une grande fortune personnelle, il entreprend un voyage photographique autour de la Méditerranée sur les traces de Chateaubriand. Il est très intéressé par l’architecture du Proche-Orient et visite l’Italie et les pays de l’est de la Méditerranée entre 1841 et 1844, produisant plus de 900 daguerréotypes de scènes d’architecture. De retour en France, il fait des gouaches  et des études à l’encre et au crayon sur ses photographies et les rassemble dans une petite édition de lithographies. Il produit également des stéréographes de ses propriétés et des plantes exotiques qu’il avait recueillies. http://www.connaissancedesarts.com

(7) Léon Cogniet (1794/1880) entre en 1812 à l’Ecole des beaux-arts de Paris. À partir de 1843, n’exposant que rarement au Salon, Léon Cogniet se consacre essentiellement à l’enseignement dont il est une des figures les plus importantes du XIXe siècle. Il est professeur de dessin à Paris au lycée Louis-le-Grand de 1831 à 1876, où il a pour élève Edgar Degas. Muzeo.com


Vue du château de Maintenon à travers l’aqueducchâteau-musée de Maintenon. F.E. RICOIS
  • Sources :
  • rivagedeboheme.fr
  • asagrandchamp.org
  • perche-gouet.fr
  • gazette-drouot.com
  • musee-orsay.fr
  • ecomuseevaldaigreeu/territoire.com
  • proantic.com
  • ot-cloyes-canton.fr
  • connaissancedesarts.com
  • parismuseescollections.paris.fr
  • musee-alpin-chamonix.fr
  • collections.chateau-sceaux.fr
  • Wikipedia
  • La redécouverte d’un précurseur : Joseph-Philibert Girault de Prangey (1804-1892) S. Aubenas
  • -Catalogues de tableaux et aquarelles par M. Ricois – 1866
  • -Compte rendu des travaux de la Société du département de l’Indre à Paris -1853-1866
  • -Notice des peinture, dessins, sculptures, antiquités et curiosités exposés dans le musée de Chartres (signé P. Bellier de la Chavignerie) – 1893
  • -Guide explicatif du Musée Carnavalet / par MM. C. Sellier et P. Dorbec – 1903
  • Commune de Mareil-Marly :
  • Recensements de population
  • Cadastre Napoléonien
  • Registres paroissiaux et d’Acte civil
  • Matrice des propriétés bâties
  • Matrice des propriétés foncières ; table alphabétique des propriétaires
  • Etats de sections des propriétés non bâties et bâties

Chantal Aveline Buron 

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Une colonie anarchiste à Saint-Germain-en-Laye, 1906-1908

Une colonie anarchiste à Saint-Germain-en-Laye, 1906-1908

Ou

Une expérience communiste, la colonie libertaire de Saint-Germain

par Arlette MILLARD (Décembre 2009)

Au début du XXe siècle, plusieurs colonies libertaires ont vu le jour en France. Elles n’ont pas été très nombreuses, une quinzaine d’expériences menées par une centaine de personnes. Voici les plus importantes, toutes nommées par leur lieu d’élection.

– A Vaux, dans l’Aisne (1902 – 1907)

– A Aiglemont dans les Ardennes (1903-1908)

– A Ciorfoli, près du village de Cognocoli-Monticchi, en Corse du sud (1906-1907)

– A Saint Germain en Laye (Fonds Saint Leger), en Yvelines (1906-1908)

L’origine et la fortune de la colonie de Saint-Germain-en-Laye ressemblent beaucoup à ces colonies libertaires.

Voici le récit de son existence éphémère :

En octobre 1906, à Saint-Germain-en-Laye, les premiers colons anarchistes venant de Paris, s’installent dans les Fonds Saint-Léger, au bout de la rue du même nom. Au début, ils ne sont que cinq adultes et six enfants ; plus tard s’adjoindront trois autres membres permanents, et nombreux seront ceux qui viendront y passer quelques jours.

      La ferme, alors abandonnée, est louée pour cinq ans à un certain GAREL ; elle est constituée de plusieurs bâtiments, tous en mauvais état et la maison d’habitation est particulièrement délabrée mais ces inconvénients échappent à LORULOT dans la fièvre des projets qui prennent corps.

      Dans la douceur automnale, tout est beau à la campagne, surtout pour des citadins. Ils sont jusqu’à quatre- vingt, hommes, femmes, enfants, venus de Paris aider les nouveaux colons, déployant une grande activité pour tout remettre en état, désherber la cour et y répandre du sable, tracer des allées, dessiner des corbeilles de fleurs. LORULOT s’enthousiasme : Je défrichais les champs, j’abattais les arbres …   On le voit passer torse nu…  Je me grisais d’air pur, de verdure, de mouvement. Tout cela était un enchantement pour un jeune parisien dont l’enfance s’était déroulée loin de la nature.

Les anarchistes font « la une » de la presse locale

      Dès les premiers jours d’octobre 1906, La Gazette indépendante de Seine-et-Oise s’inquiète de l’arrivée de la colonie : Nous ne pouvons cacher notre surprise à l’installation à Saint-Germain d’une colonie anarchiste, car, platonique ou non, la propagande anarchiste est visée par la loi, l’anarchie, pas plus que l’antimilitarisme n’étant considérée comme une opinion dans les pays civilisés. Sans être prophètes, nous pouvons annoncer au directeur de l’Anarchie (il s’agit de LORULOT) qu’il en sera pour ses frais, d’autant que nous avons :

  • Un député ancien ministre qui ne peut être qu’un homme d’ordre
  • Un maire énergique
  • Un commissaire
  • Un brigadier à poigne
  • Une population de bourgeois et de travailleurs absolument rebelles à l’anarchie. Dans ces conditions, on ne peut tolérer et on ne tolèrera pas cette propagande. 

 L’anarchie en villégiature !  titre le 14 octobre l’hebdomadaire L’Avenir.

« Saint-Germain, qui fut la ville des rois, va devenir incessamment un centre de villégiature pour anarchistes. Ne riez pas ! « 

     Une colonie communiste à Saint-Germain, s’étonne aussi Pierre LEROY, directeur de L’Écho de Seine-et-Oise qui a du mal à imaginer l’établissement de communistes dans une ville de villégiature. (On retrouve ce qualificatif dans tous les journaux de l’époque).

     Le 18 octobre, une vingtaine d’anarchistes dont j’étais, raconte GOLDSKY, le plus jeune membre de la colonie, dans une lettre publiée par L’Écho de Seine et Oisechantions à Fourqueux l’hymne à l’anarchie (L’Internationale). Or il se trouvait que justement ce jour-là une croix superbe embrassa le pavé de cette localité. Nous n’avions aucune part à ce vandalisme (…) Cette occasion, nous n’aurions pas été assez naïfs pour la fournir à la police.

      La Gazette indépendante de Saint-Germain titre à ce sujet Les Apaches de Saint-Germain, ou La promenade communiste. Elle soupçonne fortement les anarchistes d’avoir brisé la croix de Fourqueux, Elle les accuse d’avoir chanté l’hymne à l’anarchie, qualifiée de chant obscène et, situation aggravante, d’avoir dansé une danse de Caraïbes devant le presbytère. Bref, La Gazette les prenait pour des Indiens.

LORULOT explique son projet

      Le 28 octobre 1906, la presse locale est prévenue de la fondation de la colonie par une lettre que LORULOT adresse au journal L’Avenir, organe radical, socialiste, indépendant :

      Plusieurs raisons ont motivé notre choix de Saint-Germain : d’abord (ne vous en déplaise) le caractère profondément réactionnaire de la région, ensuite sa proximité avec Paris et sa belle situation hygiénique.  On sait combien l’hygiène est à la mode à cette époque. Saint-Germain a été baptisée La Montagne du bon air à la Révolution et NAPOLÉON assure qu’« à  Saint-Germain, il n’y a que l’air qui soit bon».

      Dans sa lettre, LORULOT explique qu’il veut intensifier la diffusion des idées anarchistes par l’outil de propagande qu’est l’imprimerie installée dans un des bâtiments de la ferme. Les colons pourront ainsi éditer eux-mêmes à moindre frais des quantités considérables de brochures, livrets, papillons (c’est ainsi qu’ils nomment les tracts). L’existence matérielle sera assurée par la culture et l’élevage. Quand ces deux activités fonctionneront, il ouvrira, peut-être au printemps prochain, une école anarchiste où sera donné un enseignement scientifique et rationnel. 

      Afin de rassurer les lecteurs, il donne l’étymologie du mot « anarchie » : A Archia, qui veut dire en grec sans commandement ;   les anarchistes ne veulent courber le front devant aucune autorité mais ils ont une philosophie, une éthique, une morale. (…) Ne nous excommuniez pas sous cette épithète de chambardeur ». Il veut dire qu’il ne faut surtout pas les confondre avec les anarchistes terroristes de la propagande par le fait, ceux qui se font connaître par des actions meurtrières. Elles sont la cause, dans l’esprit du public, de l’association d’idées anarchie égale violence, chaos et destruction. Les Saint-Germanois ont le souvenir récent du premier attentat d’anarchiste chambardeurs voulant faire sauter la statue de Thiers et des turbulences qu’avaient entraînées les conférences de Louise MICHEL salle du Casino à Saint-Germain.

      Il termine sa lettre par une exhortation vigoureuse : Nos voix monteront jusqu’à vous jusqu’au jour où les hommes s’entendront universellement pour une ère d’amour, de paix et de liberté. 

Les journalistes visitent la colonie

      Les propos de LORULOT ont fait mouche, car, le samedi suivant (l’hebdomadaire paraît tous les samedis), L’Avenir, rassuré, intitule sa réponse sous le titre bon enfant de Nos anarchistes comme s’il les avaient adoptés. Il accuse réception de la lettre pleine de franchise d’André LORULOT et poursuit :  si l’anarchie peut effrayer à première vue, les idées ont fait beaucoup de chemin …pourront en faire encore …qu’il vaut mieux avancer que reculer …que l’avenir jugera …  Le lecteur jugera L’Avenir.

      Le 25 novembre, Pierre LEROY, rédacteur en chef de L’Écho de Seine- et- Oise, journal républicain indépendant, c’est à dire conservateur, visite la colonie et demande à parler au directeur ou au président. GIRAULT, cheveux longs et moustache à la CLEMENCEAU, cofondateur de la colonie avec LORULOT, répond : il n’y a ici ni directeur, ni président. Nous sommes des compagnons égaux, ne reconnaissant parmi nous aucun supérieur. 

       LEROY visite l’imprimerie où il voit deux rangs garnis de casses, deux coupoirs et des rayonnages chargés de brochures et de livres. GIRAULT lui explique :  Dans la journée nous travaillons aux champs, le soir nous devenons journalistes, publicistes, typo et imprimeurs. Il n’y a pas de travaux supérieurs ou inférieurs. Il n’y a que des travaux utiles. (…) Ne nous jugez pas avant de nous avoir vus à l’œuvre ».

       Le 27 janvier 1907, La Gazette de Seine- et- Oise publie sur deux colonnes un article sur la visite que Léo MURCIEL, un des collaborateurs du journal accompagné d’un autre journaliste vient de faire à la colonie. Nous descendons rue de la Plâtrière (autre nom de la rue Saint-Léger).  A droite, sur le sol, un brasier – les colons l’ont-ils allumé pour faire la cuisine ?  (Voilà qu’on les prend encore pour des Indiens). Les journalistes arrivent dans une grande salle où le couvert est mis, proprement ; autour d’une longue table, une quinzaine de convives sont assis. Le menu se compose de légumes cuits à l’eau, de gâteaux et d’oranges.   Point d’alcool, pas même de vin, de l’eau simplement.  Les anarchistes de Saint-Germain sont plus ou moins végétariens. Ils élèvent tout de même lapins et poulets. Ils ont supprimé le tabac et l’alcool, non seulement pour faire des économies, pour réduire leurs besoins, selon leur formule, mais aussi parce qu’ils les trouvent inutiles et nocifs.

       GIRAULT mène les journalistes à sa chambre, Un lit de fer, quelques chaises luxueuses, deux ou trois tables, une bibliothèque. GIRAULT lit MICHELET, ZOLA, LAROUSSE, MALATO (un militant de la révolution italienne qui a été déporté en Nouvelle-Calédonie pour avoir participé à la Commune), SINKIEWICZ, l’auteur de Quo Vadis. On remarque l’ouvrage de GIRAULT, Une colonie d’enfer, écrit après sa tournée de conférences en Algérie avec Louise MICHEL où il dénonce la brutalité et l’avidité de la colonisation algérienne comme l’avait fait, vers 1860, le saint-simonien, Ismaïl URBAIN.

       De retour à la salle à manger, les journalistes font connaissance avec les colons : Il y a là Ernest GIRAULT et sa compagne Victorine TRIBOULET, André LORULOT avec son amie Émilie LAMOTTE et ses enfants, Jean GOLDSKY, le chansonnier Charles D’AVRAY, de passage. SCAJOLA et le couple AUGEREAU ne sont pas nommés. Ils ne sont peut-être pas encore arrivés.

       Tout le monde gravite autour de deux journaux anarchistes Le Libertaire et L’Anarchie. Les journaux anarchistes assurent le lien et la cohésion entre cette nébuleuse de petits groupes peu structurés en raison même de leur refus de l’autorité.

       Le Libertaire, est un des principaux périodiques anarchistes de la capitale. Le premier numéro est sorti le 16 novembre 1895 avec le portrait de Louise MICHEL illustrant deux articles à la une, l’un signé de Louise MICHEL, l’autre de Sébastien FAURE, les deux fondateurs du journal. Le second est également illustré par un portrait de l’indomptable militante du mouvement anarchiste français. Elle mourra deux ans avant la fondation de la colonie de Saint-Germain.

       L’Anarchie, édité de 1905 à 1914, est le point de contact de tous ceux qui, à travers le monde, vivent en anarchie sous la seule autorité de l’expérience et du libre examen.

Qui sont ces anarchistes ?

Les directeurs des deux journaux anarchistes :

 Sébastien FAURE (1848-1912). Ce fils de soyeux lyonnais a quitté ses études de séminariste, épousé une protestante au grand dépit de ses parents, adhéré au Parti Ouvrier Français, est devenu anarchiste. Son journal, Le Libertaire, est un hebdomadaire paraissant le samedi ; Louis MATHA en est l’administrateur.

De février à décembre 1899 il va s’appeler Le Journal du Peuple. On y remarque les signatures d’Aristide BRIAND, d’Octave MIRBEAU, de Francis DE PRESSENSÉ. André LORULOT, Ernest GIRAULT, Émilie LAMOTTE y collaborent également.

       Lors de l’Affaire Dreyfus ; FAURE est un des leaders du combat dreyfusard. En 1904, il fonde à Rambouillet La Ruche, une école libertaire dont la nouvelle pédagogie inductive fait école et fonctionne parfaitement jusqu’en 1917.

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LIBERTAD (1875-1908) De son vrai nom Albert JOSEPH, ce Bordelais, enfant trouvé, élève brillant du Lycée de Bordeaux, a perdu en partie l’usage de ses jambes et se déplace avec des cannes dont il se sert aussi pour se défendre. En 1897, quand il débarque à Paris, il a vingt et un ans et rien en poche ; aussi dort-il à la Belle étoile, jusqu’au jour où il trouve un asile temporaire dans les bureaux du Libertaire. C’est un orateur percutant, un bagarreur impénitent, doué d’un formidable appétit de vivre. Il devient un des meneurs des anarchistes individualistes, constamment en guerre contre les institutions sociales.

       En 1905, il fonde avec André LORULOT un nouveau journal L’Anarchie, édité 22 rue du Chevalier de la Barre où il habite. Il en fait le lieu de réunion de tous ceux qui collaborent au journal, le siège d’une nouvelle sorte de colonie anarchiste, la colonie urbaine. Il fonde également une société de vacances populaires « Le Rayon de soleil », située à Châtelaillon (en Charente inférieure. C’est la première plage libertaire que les Bourgeois n’envahiront pas car nous ferons bonne garde. Cette expérience est une des premières formes du camping.

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Les colons de Saint-Germain-en-Laye

André LORULOT (1885-1963) de son vrai nom André ROULOT, est un jeune typographe parisien. En 1905, âgé de vingt ans, il a le malheur de siffler au passage du roi d’Espagne venu en visite à Paris, alors qu’un peu plus loin un anarchiste espagnol va jeter une bombe sur le cortège royal. Il est condamné à huit jours de prison. Du même coup, il perd son emploi à l’Imprimerie JOUSSET. Il devient comptable chez HACHETTE. Il fonde avec LIBERTAD L’Anarchie et écrit aussi des articles pour Le Libertaire où il rencontre Émilie LAMOTTE.

 Émilie LAMOTTE (1877-1908). Cette institutrice parisienne travaillait dans une école congréganiste, c’est à dire dans une école catholique. (L’enseignement congréganiste venait quasiment d’être interdit par le gouvernement très anticlérical d’Émile COMBES) avant de découvrir les idées anarchistes. Sans doute fait-elle cette découverte par l’intermédiaire du le père de deux de ses quatre enfants, Félix MALTERRE, qui tient une chronique dans Le Libertaire auquel il donne notamment une série d’articles sur les différentes expériences réalisées dans les milieux libres. En 1905, elle rencontre LORULOT au journal. Elle est alors âgée de vingt-huit ans, huit ans de plus que celui qui va devenir son compagnon. On n’a pas de portrait d’elle mais LORULOT en parle avec émotion : J’avais une charmante compagne et nous nous aimions (…) elle collaborait comme moi au Libertaire (…) C’était une femme absolument remarquable (…), une artiste peintre et une dessinatrice de grand talent une femme absolument remarquable (…), une artiste peintre et une dessinatrice de grand talent.

       Les articles qu’Émilie fait paraître dans le journal sont consacrés principalement à l’éducation des enfants ; elle critique tout à la fois les enseignements congréganiste et laïque ; elle dénonce l’éducation patriotico-moutonnière distribuée généreusement par l’Etat aux enfants du peuple qui iront grossir les rangs de l’armée affectée à la défense du capital. En revanche, elle expose favorablement les idées de l’école libertaire, en particulier celles de La Ruche, de Sébastien Faure.

       Selon elle, il faut laisser aller les enfants à la nature autant qu’à l’école.

Ernest GIRAULT (1871-1933), fils de militant blanquiste, a trente-cinq ans en 1906. Il a commencé par donner des articles à L’Aurore, journal de CLEMENCEAU puis a écrit dans Le Libertaire de 1895 à 1899. Excellent orateur, il fait, en 1904, une tournée de conférences en Algérie avec Louise MICHEL. En 1905, il participe au Congrès antimilitariste d’Amsterdam. Bien après la fin de la colonie de Saint-Germain, il se dira, dans L’Humanité, un ennemi acharné de la propagande dissolvanteet monstrueuse de l’individualisme anarchisteLe Libertaire le traitera alors de GIRAULT-Girouette.

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Jean GOLDSKY (1890-1969). Son vrai nom est Jean GOLDCHILD, La Gazette de Seine et Oise s’interroge sur l’origine de ce nom : serait-il Russe ? Ou peut-être Anglais ? Peut-il être traduit par « Ciel doré ? » En tous les cas, conclue le journal, c’est un étranger, comme tous les fauteurs de trouble en France. La réflexion est typique de l’opinion publique reflétée par les journaux locaux de l’époque. La xénophobie des Français a été renforcée par la défaite de 1871-72 et par L’Affaire DREYFUS.

       Il n’a que seize ans lorsqu’il entre à la colonie de Saint-Germain mais, on le verra, il est déjà combatif, agité, prêt à faire la fête ou le coup de poing, toujours à la tête des manifestations qu’il organise.

       Il sera mobilisé en 1914 puis, impliqué dans une sombre affaire, il fera sept ans de prison. A sa sortie, il reprendra son activité de journaliste, s’inscrira au Parti Radical dont il devient un des dirigeants, mais ne reniera jamais les milieux libertaires où dit-il, il a appris à penser.

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       Nous n’avons pas trouvé trace de SCAJOLA, l’anarchiste de Toulon dont on sait seulement qu’il arriva seul à la colonie et que le fait de se retrouver sans compagne le mit dans un état pathologique extrême qui l’obligea à quitter ses compagnons.

       Si l’on en croit LORULOT, le couple AUGERY n’étaient pas de bonnes recrues, colons peu évolués, attirés par l’espoir d’une vie plus large (chez les anarchistes ?) Le mari devait être costaud car il fit le coup de poing contre GOLDSKY qui n’était pas une mauviette. Son épouse Janine était basse, méchante, populacière, impropre à toute sociabilité et exerçant sur son compagnon une influence épouvantable.  Ils avaient un fils de onze ans.

       Dans les derniers temps de la colonie, arriva le bon camarade CHANDIOUX, malheureusement faible, rêveur et maladif, mais bien dévoué, ainsi que le couple TESNIER ; l’un ou l’autre a croqué la ferme où s’installa la colonie ; on trouve ce croquis dans l’opuscule d’André LORULOT.

       Enfin, il faut parler d’un des hôtes de passage, le chanteur Charles D’AVRAY dont les journalistes de La gazette de Seine- et- Oise font connaissance en janvier 1907 à la table de la colonie de Saint-Germain. C’est un poète et chansonnier de vingt-huit ans qui s’est rallié à l’anarchisme au moment de l’Affaire DREYFUS. On le voit dans les cabarets de la Butte ou dans ceux du Quartier Latin, vêtu d’une grande redingote et d’un large chapeau noir. Il s’est fait une spécialité des Conférences chantées : ses chansons sont un moyen de propagande.

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       On chante beaucoup chez les anarchistes, lors des manifestations mais aussi lors des week-ends à la campagne, à table, les soirs d’été.

Des débuts encourageants

       L’idéal, pour la colonie, selon GIRAULT – il parlait à Pierre LEROY de L’Écho de Seine et- Oise – serait de « posséder la plus grande somme de bonheur possible (…), la satisfaction des goûts intellectuels (…) et la communication de son bien-être aux autres ».

       Pour l’instant, il s’agit de travailler, défricher, réparer, imprimer. Et même si, chez les anarchistes toute tâche peut être accomplie indifféremment par les hommes et par les femmes, il paraît évident que les tâches ménagères incombent davantage aux trois femmes de la ferme des Fonds Saint-Léger, Émilie, Victorine et Janine. Émilie fait l’école aux six enfants présents, aux siens, ils sont quatre, et au fils AUGERY ; le sixième, on ne sait pas de qui il est. Ces enfants sont la base de l’école libertaire que la jeune institutrice ouvrira au printemps, avec de jeunes Saint-Germanois qu’on ne manquerait pas de leur confier, qui sait ?

       Des brochures sont éditées : L’argent, La crosse en l’air, Le problème des sexes, Le mensonge électoral. Le Libertaire suit avec intérêt l’expérience communautaire et en donne trois fois des nouvelles dans sa rubrique L’agitation. Les compagnons viennent en nombre pour aider les colons, pour voir comment ça marche, mais aussi pour une balade dominicale, en train ou en vélo, pour un déjeuner sur l’herbe, une excursion en forêt, une causerie ou une audition des chansons de Charles D’AVRAY que l’on reprend en chœur. Émilie s’enthousiasme : La colonie devient un lieu de rencontre, un centre puissant de propagande.

Tensions entre les colons et la population de Saint-Germain

       Dès leur arrivée en octobre 1906, les anarchistes, tout en chantant, ont distribué journaux et brochures à Saint-Germain et dans les villages des environs, les bourgeois sont agréablement réveillés aux accents de l’hymne à l’anarchie, lit-on dans Le Libertaire. Le 8 décembre, dans La Gazette, paraît une lettre de GOLDSKY qui répond à un article du début du mois d’octobre : les colons y étaient accusés de répandre une propagande interdite par la loi ; le journal les menaçait aussi de l’action répressive que ne manqueraient pas d’exercer contre eux le député, le maire, le commissaire de police …jusqu’à la population tout entière.

Il faut expliquer ici, qu’à la suite des attentats anarchistes de 1882 à 1894, des lois dites « lois scélérates » avaient été votées. Celle du 28 juillet 1894 interdisait aux anarchistes tout type de propagande. C’est à cette loi que devait se référer La Gazette mais GOLDSKY savait bien qu’on l’appliquait de moins en moins depuis l’amnistie générale de 1895 correspondant à la fin de la période des attentats. Elle fut abrogée le 23 décembre 1992. C’est pourquoi il écrit au journal « Je suis convaincu que si le commissaire de police en avait eu les moyens légaux, il y aurait beau jour que nous serions emmurés ». Il ajoute des menaces contre les autorités citées en renfort par La Gazette : le député Maurice BERTEAUX, ancien ministre de la guerre et agent de change « qui ne pourra rien que fuir sous les huées et les quolibets dès que nous aurons le plaisir de nous trouver en face de lui » (ce qui n’est jamais arrivé).

Le maire, Léon DÉSOYER « qui fera bien de se tenir tranquille », le commissaire de police, CARETTE, et le brigadier « à poigne », BALEYDIER ; «  s’ils sont violents, nous sommes résolus de répondre par la violence » . Et GOLDSKY termine par un satisfecit donné à la population « qui n’est pas parfaite mais peut le devenir et qui, en attendant, nous est sympathique et nous aidera dans la lutte pour la liberté, contre l’autorité ».

       On peut imaginer la consternation de LORULOT en lisant ce pamphlet dont il ne connaissait pas la teneur puisque, chez les anarchistes, personne ne dirige personne et toutes les initiatives sont acceptées. Lui qui avait pris tant de peine à démontrer les qualités pacifiques et constructives de la colonie ! D’ailleurs, il dira plus tard que le manque de tact de certains camarades avait déchaîné contre eux une partie naturellement hostile de la population.

       Que répond La Gazette ? Que GOLDSKY est un fauteur de troubles. D’ailleurs la police va vite avoir l’œil sur lui. A son sujet un rapport existe aux Archives départementales : 

Lorsque ses compagnons venaient de Paris le dimanche, il se mettait à leur tête pour manifester en traversant la ville, chantant des chansons anarchistes et distribuant des journaux ou des brochures. Ces manifestations produisaient le plus mauvais effet sur la population qui s’en effrayait.

Conférences anarchistes et vol de papillons révolutionnaires

       À partir du mois de janvier, les colons des Fonds Saint-Léger vont vouloir donner des conférences à Saint-Germain. LORULOT demande à louer la Salle des Arts, rue de la République. Elle n’est pas libre, répond le maire. En se recommandant du journaliste Pierre LEROY, il contacte Pierre DENIS, le propriétaire de la Salle du Manège, 2, rue de Tourville. Ce dernier refuse tout net.

Cela n’a rien d’étonnant car les anarchistes ne sont vraiment pas de son bord ; en 1902, DENIS louait sa salle au Comité de la Patrie française, ligue antidreyfusarde défendant la Patrie contre les entreprises odieuses des Francs-maçons, des juifs et des sans-Patrie.

       Quelque temps plus tard, GIRAULT profite d’une conférence organisée par le Parti Socialiste sur le repos hebdomadaire et ses conséquences inévitables, pour monter à la tribune et exposer pendant une heure la conception anarchiste anti-syndicaliste et antiparlementaire. Il est acclamé, lui et les camarades qui l’entourent. Ils en concluent qu’on les trouve sympathiques. 

LORULOT saute sur l’occasion pour demander pourquoi on leur refuse la Salle des Arts : Nous cultivons un terrain en friche, les locaux sont remis à neuf, nous avons installé une imprimerie, une école, que nous reproche-t-on ?  Eh bien, on leur reproche le désordre qu’ils ont causé sur la place du marché de Saint-Germain en distribuant des papillons révolutionnaires.

       Et qu’y avait-il dans ce vol de papillons ? Des aphorismes qui ne pouvaient que semer l’épouvante parmi la bonne population saint-germanoise, tels que :

Le mariage et la prostitution sont les deux termes d’une même opération. 

L’amour libre seul est raisonnable et beau.

Le bulletin de vote est l’arme des lâches et des misérables.

Le soldat est un ouvrier qui revêt pendant deux ans un costume ridicule d’atelier afin d’obéir au patron.

La propriété industrielle, l’armée et la religion sont les trois grands fléaux de l’humanité.

       Sur la place du marché, ils ont aussi chanté des chants séditieux.

  • Séditieux ? sétonne LORULOT, nous avons seulement chanté À bas la guerre. C’était notre droit.
  • A bas la guerre, à bas l’armée, chez vous, c’est la même chose, maugrée l’agent de police qui les interpelle.

Ils sont conduits au commissariat. Le commissaire Carette, « le prince des flics », comme l’appelle GIRAULT, qui se vante de ne pas être « un pétrousquin » (on pourrait traduire « pétochard »), sort son revolver et le pose sur la table.

  • Voilà, je suis chez moi, ici
  • C’est donc vous qui payez le loyer ? dit doucement LORULOT à qui il arrive d’être insolent.
  • Vous voulez la guerre, hurle CARETTE, vous aurez la guerre et vous ne serez pas les plus forts !
  • Eh bien nous le verrons, Monsieur CARETTE.

       On les relâche.

       Mais les anarchistes sont bien décidés à continuer leurs conférences. Si les salles nous sont fermées, il nous reste la rue, ou le Parterre. Le 3 mars, chez eux, rue Saint-Léger, LORULOT et GOLDSKY donnent une grande conférence publique et contradictoire sur « le droit de tuer », à propos de l’Affaire SOLEILLANT. Albert SOLEILLANT, assassin d’une fillette est condamné à mort mais gracié par le Président FALLIÈRES. Les passions se déchaînent et, à un référendum sur la peine de mort organisé par Le Petit Parisien, soixante-quinze pour cent des lecteurs s’y montrent favorables. Le débat sur l’abolition, dont un projet avait été déposé à la Chambre, est faussé et l’on sait qu’il ne sera repris que bien longtemps après.

       Rue Saint-Léger, PARAF-JAVAL, anarchiste enseignant dans les Universités populaires, vient faire une causerie sur « le Transformisme ». Le 17 mars, toujours au même endroit, LORULOT et GOLDSKY traitent de « La blague du réformisme sous le ministère CLEMENCEAU ».

       Le lundi 18 mars, à 3 heures, grande conférence à la ferme anarchiste à l’occasion de la fête du printemps. LORULOT explique la théorie de l’amour libre. Le mariage n’a pas de fondement économique et place l’amour sous le joug de l’État. Les femmes mariées sont économiquement et sexuellement dépendantes de leur mari. En revanche, l’union libre, résiliable à volonté, implique des devoirs et des droits consentis par les deux intéressés.

       En fait, à Saint-germain, l’amour libre est peu pratiqué ; tout semble fonctionner par couple. Nous sommes monogames, dit GIRAULT au journaliste de L’Echo de Seine- et- Oise. Chaque ménage a son chez soi qui lui est propre.  Emilie Lamotte, qui a quatre enfants de deux partenaires différents, donne son opinion sur l’amour dans une lettre de 1907 L’amour, la beauté, la vie, l’inconstance. Elle ne croit qu’à l’amour émotionnel qui ignore les contrats de tous ordres. Tout le monde est inconstant (ce que les saint-simoniens appelaient « la mobilité des sentiments »), la fidélité n’est pas dans la nature  et d’ailleurs, avance-t-elle hardiment, les unions renouvelées donnent de plus beaux enfants .

Les dissentiments intérieurs

Selon la formule de LORULOT qui s’aperçoit, dès le premier hiver, qu’un mauvais climat s’installe entre les membres de la colonie. La mésentente n’est pas due à des conflits idéologiques car tous sont d’accord sur leur projet : vivre ensemble en bonne camaraderie, partageant tâches et profits selon leurs besoins et diffusant les idées anarchistes. Ce sont des les conflits d’ordre pratique dus aux réelles difficultés matérielles.

En choisissant la ferme de Saint-Germain, les colons n’évaluent pas son degré de délabrement et l’importance des travaux à engager pour la rendre habitable. Après y avoir séjourné un hiver, LORULOT écrit : Elle est éloignée de toute commodité, privée d’eau, vouée aux plus grands froids (…) Les toits sont ruinés, les murs chancellent, les plafonds s’effritent.

       Par ailleurs, les jeunes parisiens n’ont aucune expérience de la vie agricole ; ils ne se sont pas inquiétés de la qualité de la terre à cultiver qui se révèle déplorable –une ancienne plâtrière – ni des cultures possibles à cet endroit.

Le résultat de leurs efforts est dérisoire par rapport à l’énergie déployée, même avec l’aide de leur vieille jument « La bonne Louise », en souvenir de Louise MICHEL.

       Malgré cela, les difficultés matérielles n’ont pas été insurmontables, la vie économique du groupe a été assurée, surtout grâce à l’argent des ouvrages vendus et aux prix d’entrée des conférences données par GIRAULT, LORULOT, GOLDSKY et Émilie LAMOTTE.

       Il a fallu aussi surmonter l’hostilité du voisinage, souvent prêt à les dénoncer et les tracasseries de la municipalité et de la police. Ces conflits ont été souvent déclenchés par l’excessive ardeur militante du jeune GOLDSKY. LORULOT regrette le manque de tact de certains anarchistes cherchant davantage à provoquer la population qu’à lui faire connaître le but de leurs expériences et de leurs recherches.

       Mais ces conflits relationnels sont aussi internes. LORULOT décrit avec beaucoup d’honnêteté, la lente dégradation des rapports entre les membres de la colonie, ce qu’il appelle « les conflits affectifs » dus à un manque de motivation réelle, de générosité et de désintéressement, toutes qualités absolument nécessaires pour mener à bien leur projet ambitieux de vie commune au service de l’anarchie. Car si un groupe anarchiste refuse de se donner un chef, il est tentant pour une forte personnalité d’essayer d’y prendre le pouvoir. Selon LORULOT, c’est l’autoritarisme de GIRAULT qui est le premier facteur de dissociation du groupe.  Au bout d’un moment, la situation devint impossible. Girault se rendait insupportable par son autoritarisme outrancier. Imbu d’une confiance sans limite en lui-même, il trouvait normal de diriger des individus qu’il qualifiait « in petto » d’inférieurs et d’ignorants (…). Il prétendit plus tard avoir agi dans l’intérêt de la colonie. Les pires gouvernants n’ont jamais dit autre chose. L’existence d’un meneur sous-entend celle de menés ». Et un peu plus loin : La prospérité de la colonie sous la direction de GIRAULT en eut peut-être fait une concurrence sérieuse de la Maison Félix POTAIN, ou de toute autre exploitation capitaliste », tout le contraire d’une association anarchiste qui veut se passer de chef. Il semble que LORULOT, qui refusait d’être un meneur, ait été plus fidèle à la doctrine anarchiste que Girault. Le jugement sévère de LORULOT sur GIRAULT est confirmé par ce qu’écrit MALTERRE dans Le Libertaire à propos de cette affaire : Girault a réuni contre lui l’unanimité des autres colons.

       Le second facteur de mésentente est né de l’attitude des AUGERY, instaurant un climat de méfiance et d’espionnage image parfaite de la société actuelle. Ils montent les colons les uns contre les autres, situation imbécile qui dégénère en discussions mesquines et improductives.  Ces mauvais communistes persistent dans leur refus de mettre en commun et le produit de leur travail et les œufs de leurs poules qu’ils tenaient sous clef !

       LORULOT rapporte un incident caractéristique de la mentalité des AUGERY et de leur hypocrite pruderie. Leur fils de onze ans est témoin d’une discussion entre GOLDSKY et lui ayant trait à la procréation. Il leur pose des questions sur ce sujet et les deux compagnons lui donnent quelques explications naturelles (les anarchistes sont pour l’éducation sexuelle, dans la famille comme à l’école). L’enfant rapporte ces propos à sa mère qui pousse des cris et les couvre d’injures à la consternation de LORULOT déplorant l’inconscience et la bêtise des parents AUGERY.

Les tournées de conférences d’André LORULOT et d’Émilie LAMOTTE

       Échappant à ce climat délétère, André LORULOT et Émilie LAMOTTE partent faire une série de conférences dans l’Est de la France. Les colons de Saint-Germain ne cesseront pas de partir, à tour de rôle, en tournées de conférences anarchistes ; c’est à la fois leur principale mission et un bon moyen de récolter de l’argent : en décembre 1906, GIRAULT et LORULOT ont parcouru la Bretagne, la Normandie et les pays de Loire, prenant la parole dans treize villes ; en mars 1907, ce sera le tour de GIRAULT et de Charles D’AVRAY ; en avril, celui de LORULOT ; et en février 1907, celui du couple LORULOT-LAMOTTE.

       Les sujets des conférences de LORULOT sont très divers : l’orateur traite du développement intégral de l’individu, du suffrage universel ; il critique les syndicats, l’armée, mais il raconte aussi l’expérience de la colonie de Saint-Germain, en particulier la création de l’imprimerie qui rencontre un franc succès. Il ne craint pas les contradicteurs, socialistes ou cléricaux. A ces derniers, il dit vendre de nombreuses brochures.         

       Les conférences d’Émilie sont axées sur deux sujets qui lui tiennent à cœur : D’abord la limitation des naissances (et la possibilité pour les femmes d’une procréation consciente), ensuite l’éducation de l’enfant. L’éducation – avec la propagande – est la préoccupation majeure des anarchistes. Dès que La Ruche a ouvert ses portes, Émilie s’est passionnée pour le type d’éducation qui y est donnée. A La Ruche, on développe l’autonomie de l’enfant, les facultés intellectuelles, physiques et morales, l’hygiène, le sport et le goût esthétique. Les études doivent être attrayantes et développer l’esprit critique et l’observation. Elles ne comportent pas de système de classement ni de punitions et sont dirigées avec douceur et persuasion. Toutes les matières y sont abordées y compris les travaux manuels et la formation professionnelle. Émilie reprend les idées de Sébastien FAURE, persuadée que l’éducation des écoles chrétiennes, de même que celle des écoles laïques fabrique des cerveaux farcis de préjugés quand elle ne dit pas que les enfants élevés dans ces écoles sont les esclaves de l’Église ou de l’État. Elle redécouvre qu’une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine. Mais au-delà de toutes ces belles formules auxquelles elle adhère sincèrement, on s’aperçoit qu’elle est une éducatrice pleine de cœur, au plus près des petits ; une observatrice passionnée des merveilleuses facultés des enfants, de leurs jeux pleins d’imagination, de leurs observations et de leurs émotions. On n’oubliera pas que la grande affaire pour eux, l’affaire passionnante de leur libre enfance, c’est l’eau, les nuages, le fer qui se courbe, la terre mystérieuse où germent les semences (…) et non les pièges des participes et des mots composés.  Elle veut leur apprendre à observer, à se renseigner, à comprendre, à aimer ce qu’ils apprennent à exprimer librement ce qu’ils ressentent, à devenir créatifs, originaux. Enfin elle souhaite que plus tard, ces enfants dont nous aurions dirigé les commencements resteraient nos amis (…) devenus à cet âge merveilleux de vingt ans, des jeunes gens, non du bétail !  Rester les amis de nos enfants, de nos élèves, quel beau programme pour les parents et les enseignants !

La fin de la Colonie

       De retour à Saint-Germain, André et Émilie constatent que rien ne va plus entre GIRAULT et AUGERY et que le torchon brûle entre Victorine et Janine. En mars, GIRAULT part en tournée de conférences avec le chansonnier Charles D’AVRAY et en profite pour ne pas revenir ; il n’est resté que six mois à la colonie.

       En avril, c’est au tour de LORULOT de repartir dans le Nord où il va donner un nombre considérable de conférences dans des salles réunissant de cent cinquante à mille personnes comme à Lorient. Mais il est arrêté à Denain, le 2 mai, pour excitation au meurtre.  Il est condamné pour délit de parole à un an de prison ; il en profite pour écrire   L’idole de la patrie et ses conséquences, en conséquence de quoi sa peine s’allonge : quinze mois de prison pour provocation de militaires à la désobéissance. Malade, il est libéré sous condition en février 1908 et revient à la ferme.

       C’est à ce moment que le camarade GOLDSKY est arrêté par les policiers de Saint-Germain à cause de ses propos provocateurs.

       On a peu de renseignements sur ce qui s’est passé à la colonie pendant l’absence de LORULOT.  De mai 1907 à février 1908, n’y ont vécu que quatre adultes : Émilie, GOLDSKY et le couple AUGERY. Ces derniers ont demandé à des amis de venir vivre à la ferme avec eux, ce qui n’a pas amélioré l’entente entre les colons.

       Émilie continue ses conférences et bientôt, après une altercation avec MALTERRE, les AUGERY s’en vont ; il ne reste plus dans les Fonds Saint-Léger que le brave CHANDIOUX, un nouveau venu, bon camarade mais rêveur, maladif, sans volonté.

       Quand LORULOT revient à Saint-Germain, il est encore malade mais nullement découragé. Il fait venir les camarades TESNIER, arrive à produire quelques fruits et légumes et à éditer une quantité de brochures, en particulier Le mensonge électoral et Le problème des sexes.

       Fin 1908, les derniers colons de Saint-germain ne croient pas devoir poursuivre l’expérience communiste et après en avoir discuté librement, ils décident de dissoudre la colonie et de quitter la ferme.

       Peu après Noël, André LORULOT et Émilie LAMOTTE, comme dans une fin de film romantique, s’éloignent en roulotte (est-elle traînée par la Bonne Louise ?) sur les routes du Midi pour y poursuivre, de ville en ville, leur vie et leur mission de conférenciers de l’anarchisme. Comme les bohémiens, ils s’arrêtent sur les places des villages ou aux abords des villes et sympathisent avec les autres nomades. Hélas, le 6 juin 1909, Émilie tombe malade et meurt à Alès, sur la route de Saint-Jean-du-Pin. Elle avait trente-deux ans.

Épilogue dont le lecteur devra tirer les conclusions qui lui paraîtront logiques

(Selon LORULOT)

       Inconscience et préjugés, absence de camaraderie, tels sont les causes de l’échec de la colonie, dit LORULOT. Pour réussir à vivre en communauté, il aurait fallu qu’ils aient des affinités entièrement anarchistes, (…) une gymnastique communiste qui aurait eu l’avantage de préparer les individus à l’exercice de la vie commune et à les débarrasser de leur attachement aux préjugés de la société actuelle.  L’anarchiste E. ARMAND voit ainsi le colon idéal : Bon compagnon, le colon n’est ni envieux, ni curieux, ni jaloux, ni mal embouché. Conciliant, il se montre fort sévère envers lui-même et très coulant envers les autres. Toujours sur le guet pour comprendre autrui, il supporte volontiers de ne pas l’être ou de l’être très peu. Avant d’être un colon extérieur, il convient d’être un colon intérieur.

       C’est pourquoi, rejoignant ici Émilie LAMOTTE, LORULOT pense que la seule solution est dans l’éducation, libérant les individus des erreurs et des mensonges sociaux et les préparant à la révolte effective. La transformation sociale que nous désirons ne deviendra possible que lorsque les individus auront préalablement transformé leurs mentalités et leurs conceptions.

       Que ressort-il de cette expérience ? Qu’a-t-elle prouvé ? Peu de chose quant à la possibilité de réaliser le communisme, répond LORULOT.  De toutes façons, la pratique de communisme ne sous-entend pas forcément la formation de milieux libres, colonies agricoles ou autres. (…) Il est normal que la colonie soit éphémère, si elle durait, c’est qu’elle serait autoritaire.  Dans Les Temps nouveaux, Pierre KROPOTKINE écrit : les anarchistes qui fondent des colonies (…) se donnent à une tentative souvent infructueuse pouvant aboutir à une désillusion certaine.

       L’expérience de la colonie est une action directe, immédiate, une vie au présent, une impatience révolutionnaire des anarchistes à vivre leurs théories. De toutes façons, sa réussite économique ne signifierait rien en regard de la question morale. La vie vécue comme expérience ne se soucie pas de la défaite ou du volume des résultats obtenus écrit Ronald CREAGH.

       Voilà pourquoi la brochure d’André LORULOT La colonie libertaire de Saint-Germain ne se présente pas comme un bilan, ni un compte-rendu mais comme un questionnement honnête sur la mentalité d’individus qui partagent une vie commune dans un contexte anarchiste.

Et LORULOT ?

       Après la mort de sa compagne et celle de LIBERTAD, André LORULOT prend la direction du journal L’Anarchie de 1909 à 1913 tout en continuant ses conférences. En 1912, il fonde le journal L’Idée libre.

       Après la guerre, il s’éloigne des milieux libres et de l’anarchisme et se consacre à la libre pensée. Il publie un grand nombre de livres et de brochures.

       En 1939, il écrit un pamphlet Les hommes me dégoûtent. Voici quelques extraits de la conclusion :

 Mes déceptions ont été nombreuses. L’argent ? Cette ordure qui fait commettre tant de vilenies. La gloire ? La notoriété ? Rêverie de pitres qui s’imaginent éblouir d’autres pitres. L’ambition ? Une fumée. L’égoïsme ? une bassesse.

Je n’ai trouvé que trois sources de réconfort.

D’abord, l’action (…), se dépenser. Œuvrer. Batailler.

La science. Étudier. Enrichir son cerveau.

L’amour. La vie. Je continuerai jusqu’à mon dernier souffle à la chérir, à la chanter (…) La vie ! c’est l’amitié fidèle et désintéressée (…) c’est un bon livre, une femme qu’on aime … et là-haut, dans le ciel bleu, un nuage tout blanc qui flotte.

André LORULOT est décédé en 1963 à Herblay.

Article rédigé par Arlette MILLARD en 2009. Historienne de Saint-Germain-en-Laye, spécialiste du XIXe siècle, Arlette Millard a édité plusieurs travaux et articles spécialisés.

RAB et CAB

LES « MARRET » A FOURQUEUX

Et l’histoire des occupants du 39 rue de Saint Nom

La date de construction ou de rénovation en habitation cossue de cette propriété n’est pas précise (probablement 18ème siècle dans sa configuration actuelle). Mais il existait, très probablement sur ce site, une construction initiale plus rudimentaire dès le 16ème siècle.

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C’est Pierre MARRET qui en 1807, a acquis cette « maison de notable » où il résidera plusieurs années avant d’y décéder en 1857.

Cette maison sera transmise à ses descendants et deviendra, au XXe siècle, le lieu d’habitation et de travail d’Henri MARRET, célèbre fresquiste et maire de Fourqueux.

On sait qu’une partie de la maison a été louée à la famille Hugo en été 1836, et que, l’étude FRICOTELLE (notaire) occupait le corps de logis de droite en 1865. Un des ailes de cette maison a été le siège de l’étude et le domicile des différents notaires qui se sont succédés à Fourqueux de 1695 à 1868.

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Extrait « Carte des chasses » 1764 à 1773

Histoire des occupants de la propriété (avant les MARRET) :

La propriété lors de sa mise en vente appartenait aux 3 enfants LATINOIS Marie-Catherine (épouse CHENU), Jacques Julien et Louis Ferdinand qui était mineur à cette époque et un de leur cousin Jean Baptiste PAYN. Cette propriété leur avait été transmise lors du décès de leur père et oncle, Jean Jacques LATINOIS, en janvier 1799.

Jean Jacques LATINOIS, époux de Marie Catherine CHUPIN, née à St Nom la Bretèche (1751/1817)

Lors de son mariage à St Nom la Bretèche, le 25 janvier 1768, les témoins sont :

– Jeanne Françoise HORAIST, la mère de l’époux

– Pierre Claude LATINOIS, grand valet de pieds du Roy, frère de l’époux

– Jean Baptiste PAYN, garde des Plaisirs du Roy, à Saint-Louis de Versailles

– Julien CHUPIN, inspecteur de la capitainerie de Saint-Germain-en-Laye, père de l’épouse

– Paul BROU, commis aux Aides, à Notre-Dame de Versailles, oncle maternel de l’épouse

– François BROU, inspecteur des chasses du Roy, à Saint-Germain-en-Laye, oncle maternel de l’épouse

– François GREHAU, de la paroisse de La Magdeleine de La Ville-l «Evêque à Paris, employé dans les Postes et secrétaire de Monsieur de MONTSAUGE, seigneur de Saint-Nom-la-Bretèche

Il s’agissait donc d’une famille de notable.

Jean Jacques est né à Fourqueux le 26 mars 1736 et y ai décédé le 22 janvier 1799.

Il exerçait la profession de « Grand valet de pieds du Roy »

Jacques LATINOIS (père de Jean Jacques), époux de Jeanne Françoise HORAIST, née et décédée à Fourqueux (1704/1784)

Jacques est né à Fourqueux le 27 octobre 1688 et y est décédé le 19 octobre 1752.

Il exerçait la profession de vigneron et était « bourgeois de Fourqueux »

Louis LATINOIS (père de Jacques) est né le 30 juin 1653 à Argenteuil, il est décédé le 30 juillet 1694

Il exerçait la profession de « Officier de Monseigneur le Duc d’Orléans » et « Officier de Madame la Duchesse d’Orléans »

Il a épousé a Fourqueux, le 11 février 1686, Claude DUCLOS * née vers 1664 et décédée à Fourqueux le 22 mai 1738

Louis LATINOIS était le frère de Jean LATINOIS-père- (1649/1694) Officier de Madame la Duchesse d’Orléans, notaire et procureur fiscal à Fourqueux, Louis LATINOIS était l’oncle de Jean LATINOIS-fils- né en 1685 à Argenteuil et décédé à Fourqueux le 9 novembre 1765. Il était Officier de Madame la Duchesse de Berry, puis notaire et procureur fiscal à Fourqueux Louis LATINOIS était le grand-oncle de Jean LATINOIS-petit-fils- né à Fourqueux le 13 novembre 1718 et décédé à Fourqueux le 5 avril 1775. Il était également Officier de la Reine et notaire tabellion à Fourqueux.

*Jacques DUCLOS, père de Claude DUCLOS était officier de feue la Reine et est décédé à Fourqueux le 22 mai 1738 où il demeurait. Il était l’époux de Elisabeth MAUGIN ou MANGIN  

Elisabeth MAUGIN, quant à elle était la fille de Claude MAUGIN et de Marie BACHELIER, elle-même fille de Jean BACHELIER qui a épousé à Fourqueux, le 7 septembre 1579, Jacquette BARON.

Histoire des occupants de la propriété (avant les MARRET) :

La propriété lors de sa mise en vente appartenait aux 3 enfants LATINOIS Marie-Catherine (épouse CHENU), Jacques Julien et Louis Ferdinand qui était mineur à cette époque et un de leur cousin Jean Baptiste PAYN. Cette propriété leur avait été transmise lors du décès de leur père et oncle, Jean Jacques LATINOIS, en janvier 1799.

Jean Jacques LATINOIS, époux de Marie Catherine CHUPIN, née à St Nom la Bretèche (1751/1817)

Lors de son mariage à St Nom la Bretèche, le 25 janvier 1768, les témoins sont :

– Jeanne Françoise HORAIST, la mère de l’époux

– Pierre Claude LATINOIS, grand valet de pieds du Roy, frère de l’époux

– Jean Baptiste PAYN, garde des Plaisirs du Roy, à Saint-Louis de Versailles

– Julien CHUPIN, inspecteur de la capitainerie de Saint-Germain-en-Laye, père de l’épouse

– Paul BROU, commis aux Aides, à Notre-Dame de Versailles, oncle maternel de l’épouse

– François BROU, inspecteur des chasses du Roy, à Saint-Germain-en-Laye, oncle maternel de l’épouse

– François GREHAU, de la paroisse de La Magdeleine de La Ville-l «Evêque à Paris, employé dans les Postes et secrétaire de Monsieur de MONTSAUGE, seigneur de Saint-Nom-la-Bretèche

Il s’agissait donc d’une famille de notable.

Jean Jacques est né à Fourqueux le 26 mars 1736 et y ai décédé le 22 janvier 1799.

Il exerçait la profession de « Grand valet de pieds du Roy »

Jacques LATINOIS (père de Jean Jacques), époux de Jeanne Françoise HORAIST, née et décédée à Fourqueux (1704/1784)

Jacques est né à Fourqueux le 27 octobre 1688 et y est décédé le 19 octobre 1752.

Il exerçait la profession de vigneron et était « bourgeois de Fourqueux »

Louis LATINOIS (père de Jacques) est né le 30 juin 1653 à Argenteuil, il est décédé le 30 juillet 1694

Il exerçait la profession de « Officier de Monseigneur le Duc d’Orléans » et « Officier de Madame la Duchesse d’Orléans »

Il a épousé a Fourqueux, le 11 février 1686, Claude DUCLOS * née vers 1664 et décédée à Fourqueux le 22 mai 1738

Louis LATINOIS était le frère de Jean LATINOIS-père- (1649/1694) Officier de Madame la Duchesse d’Orléans, notaire et procureur fiscal à Fourqueux, Louis LATINOIS était l’oncle de Jean LATINOIS-fils- né en 1685 à Argenteuil et décédé à Fourqueux le 9 novembre 1765. Il était Officier de Madame la Duchesse de Berry, puis notaire et procureur fiscal à Fourqueux Louis LATINOIS était le grand-oncle de Jean LATINOIS-petit-fils- né à Fourqueux le 13 novembre 1718 et décédé à Fourqueux le 5 avril 1775. Il était également Officier de la Reine et notaire tabellion à Fourqueux.

*Jacques DUCLOS, père de Claude DUCLOS était officier de feue la Reine et est décédé à Fourqueux le 22 mai 1738 où il demeurait. Il était l’époux de Elisabeth MAUGIN ou MANGIN  

Elisabeth MAUGIN, quant à elle était la fille de Claude MAUGIN et de Marie BACHELIER, elle-même fille de Jean BACHELIER qui a épousé à Fourqueux, le 7 septembre 1579, Jacquette BARON.

Histoire des occupants de la propriété (avant les MARRET) :

La propriété lors de sa mise en vente appartenait aux 3 enfants LATINOIS Marie-Catherine (épouse CHENU), Jacques Julien et Louis Ferdinand qui était mineur à cette époque et un de leur cousin Jean Baptiste PAYN. Cette propriété leur avait été transmise lors du décès de leur père et oncle, Jean Jacques LATINOIS, en janvier 1799.

Jean Jacques LATINOIS, époux de Marie Catherine CHUPIN, née à St Nom la Bretèche (1751/1817)

Lors de son mariage à St Nom la Bretèche, le 25 janvier 1768, les témoins sont :

– Jeanne Françoise HORAIST, la mère de l’époux

– Pierre Claude LATINOIS, grand valet de pieds du Roy, frère de l’époux

– Jean Baptiste PAYN, garde des Plaisirs du Roy, à Saint-Louis de Versailles

– Julien CHUPIN, inspecteur de la capitainerie de Saint-Germain-en-Laye, père de l’épouse

– Paul BROU, commis aux Aides, à Notre-Dame de Versailles, oncle maternel de l’épouse

– François BROU, inspecteur des chasses du Roy, à Saint-Germain-en-Laye, oncle maternel de l’épouse

– François GREHAU, de la paroisse de La Magdeleine de La Ville-l «Evêque à Paris, employé dans les Postes et secrétaire de Monsieur de MONTSAUGE, seigneur de Saint-Nom-la-Bretèche

Il s’agissait donc d’une famille de notable.

Jean Jacques est né à Fourqueux le 26 mars 1736 et y ai décédé le 22 janvier 1799.

Il exerçait la profession de « Grand valet de pieds du Roy »

Jacques LATINOIS (père de Jean Jacques), époux de Jeanne Françoise HORAIST, née et décédée à Fourqueux (1704/1784)

Jacques est né à Fourqueux le 27 octobre 1688 et y est décédé le 19 octobre 1752.

Il exerçait la profession de vigneron et était « bourgeois de Fourqueux »

Louis LATINOIS (père de Jacques) est né le 30 juin 1653 à Argenteuil, il est décédé le 30 juillet 1694

Il exerçait la profession de « Officier de Monseigneur le Duc d’Orléans » et « Officier de Madame la Duchesse d’Orléans »

Il a épousé a Fourqueux, le 11 février 1686, Claude DUCLOS * née vers 1664 et décédée à Fourqueux le 22 mai 1738

Louis LATINOIS était le frère de Jean LATINOIS-père- (1649/1694) Officier de Madame la Duchesse d’Orléans, notaire et procureur fiscal à Fourqueux, Louis LATINOIS était l’oncle de Jean LATINOIS-fils- né en 1685 à Argenteuil et décédé à Fourqueux le 9 novembre 1765. Il était Officier de Madame la Duchesse de Berry, puis notaire et procureur fiscal à Fourqueux Louis LATINOIS était le grand-oncle de Jean LATINOIS-petit-fils- né à Fourqueux le 13 novembre 1718 et décédé à Fourqueux le 5 avril 1775. Il était également Officier de la Reine et notaire tabellion à Fourqueux.

*Jacques DUCLOS, père de Claude DUCLOS était officier de feue la Reine et est décédé à Fourqueux le 22 mai 1738 où il demeurait. Il était l’époux de Elisabeth MAUGIN ou MANGIN  

Elisabeth MAUGIN, quant à elle était la fille de Claude MAUGIN et de Marie BACHELIER, elle-même fille de Jean BACHELIER qui a épousé à Fourqueux, le 7 septembre 1579, Jacquette BARON.


Source: Cercle Généalogique de Versailles et des Yvelines

Cadastre 1819 ; Propriété Pierre MARRET, bourgeois à Paris
Coupe transversale (www: 2.culture.gouv.fr)

Le frère aîné d’Henri MARRET, Charles MARRET résidera quant à lui, dans une maison que l’on appelait la villa COLLIN ou « le château » parce qu’elle avait été édifiée, par son beau-père, Armand COLLIN, sur l’emplacement de l’ancien château de Fourqueux.

Pierre MARRET

Pierre MARRET, premier membre de la famille ayant résidé à Fourqueux.

Il est né en 1765 à Tourzel Ronzières en Auvergne et s’installe à Paris juste avant la Révolution.

Il se marie en 1801 à Paris avec Marie Jeanne COTTARD (née à Fourqueux en 1776 et décédée à Paris en 1844). Marie Jeanne COTTARD était l’arrière-petite-fille de Anne BEAUVAIS (1683/1739), de la famille BEAUVAIS de Fourqueux et Mareil-Marly.

Marie Jeanne COTTARD

Pierre MARRET était orfèvre et c’est lui qui a établi la notoriété de la Maison MARRET dans le secteur de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie.

Plusieurs de ses descendants poursuivront dans cette voie. C’est en 1807, qu’il acquiert une maison de notable à Fourqueux (village d’origine de son épouse).

Le contrat d’achat, est passé devant Me Dupuis notaire de Saint Germain en Laye les 27 et 31 décembre 1807.

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1° M. Jean Baptiste Payn, régisseur du Domaine de Gravelle demeurant à Gravelle 2° M. Louis Guillaume Chenu, traiteur et Marie Catherine Latinois, sa femme demeurant à Paris rue de la Harpe n° 64; 3° Jacques Julien Latinois, cultivateur demeurant à Fourqueux, tant en leurs noms que comme s’étant porté forts de M. Jacques Louis Ferdinand Latinois, mineur avec promesse de rapporter la ratification entendu à M. et Madame Pierre Marret une grande maison à porte cochère sise à Fourqueux avec jardin de la contenance d’environ un hectare cinquante-trois ares, douze centiares plus dix-sept ares quatre-vingt-six centiares environ de terre à côté du jardin planté d’arbres, essence de châtaignier, moyennant douze mille francs de prix principal dont six mille francs ont été payés par le contrat même qui en contient quittance moyennant une rente viagère de huit cent francs.

On sait également que Pierre MARRET s’installera réellement et définitivement à Fourqueux en 1846 (tableau recensement).

Il décédera à Fourqueux à l’âge de 92 ans, le 20 décembre 1857 et sera inhumé au Père Lachaise (Paris).

Le couple aura 4 enfants :

– Pauline Geneviève (1802/1834)

Justin Abélard (1803/1844) bijoutier, a épousé sa cousine germaine, Geneviève Angélique BESSE

– Hyppolite Charles (1804/1883), orfèvre/bijoutier

– Charles Augustin (1807/1846)

Ainsi que :

– Jean Charles Auguste (1790/1851) fils naturel de Pierre MARRET, qui a été adopté par Marie-Jeanne COTTARD

Les cinq enfants exerceront tous dans le milieu de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie.

Après le décès de Pierre MARRET, la maison est mise en vente, mais sans succès. Cette propriété sera donc transmise à ses descendants.

Justin Abélard MARRET

Il est né à en 1803 à Paris.

Il se marie à Paris en 1832 avec Geneviève Angélique BESSE, qui est née à Triel sur Seine en 1803 et qui décédera à Fourqueux le 06 mai 1887. Elle sera inhumée au Père Lachaise.

G. A. BESSE était la cousine de M. J. COTTARD (devenue donc sa belle-mère par mariage).

Après la mort de son beau-père Pierre MARRET, celle-ci, devenue veuve, viendra se retiré à Fourqueux où elle décédera.

Justin Abélard était bijoutier (maison MARRET et Frères), il décédera à Paris en 1844 et sera inhumé au Père Lachaise.

Le couple aura 4 enfants :

– Marie Eugénie (née à Paris en 1833 / décédée chez sa grand-mère (Marie Geneviève COTTARD) à Fourqueux le 01/07/1834 et probablement inhumée à Fourqueux)

– Ernest Felix (né à Paris en 1835 et décédé en Haute Vienne en 1911, inhumé à Versailles) bijoutier/joaillier (maison MARRET et Frères)

– Charles Eugène (né à ? en 1839, décédé à Fourqueux le 01/01/1840 et probablement inhumé à Fourqueux)

– Hippolyte Louis (né en 1841 à Paris et décédé à Paris en 1920), Joaillier/bijoutier (maison MARRET et Frères)

Ernest Felix MARRET

(Chevalier de la Légion d’Honneur)

Il est né en 1835 à Paris, et se marie en 1860 avec Clémence Angélique BROQUET (née à Paris en 1840, décédée à Paris en 1904 et inhumée à Versailles)

Ernest MARRET ET Clémence BROQUET

Il était bijoutier joaillier à Paris maison MARRET et Frères

Il décédera le 26/11/1911 en Haute-Vienne et sera inhumé à Versailles

Le couple aura 3 enfants :

– Charles Ernest, né à Paris en 1861 et décédé à Fourqueux le 26/01/1958 (probablement inhumé à Fourqueux), Joaillier (entreprise familiale), il épousera à Paris en 1891, Marie Albertine COLLIN (fille de François Armand COLLIN)

– Paul Charles (né à Paris en 1863 et décédé en Seine-Maritime le 03/03/1935, Joaillier (maison MARRET et Frères)

– Henri Justin (1878/1964)


Les 3 fils de Ernest MARRET dont Henri, le plus jeune

Henri Justin MARRET

Henri MARRET à l’âge de 17 ans, en 1895

Il est né le 15/02/1878, 16 rue de Vivienne (Paris)

Il se marie le 20/05/1903 à Paris avec Marie Madeleine LARCHER, fille de libraire (née en 1882 / décédée à Fourqueux le 20/2/1974, et probablement inhumée à Fourqueux)

Il était peintre fresquiste

On sait qu’il passe sa jeunesse à Fourqueux. Etant considéré comme de « santé fragile », il sera « surprotégé » par sa famille. Il étudie au lycée de Versailles et fait l’école des Beaux-Arts.

Pendant la guerre de 14-18, il travaille dans les ateliers de camouflage, non loin du front de Verdun.

En 1919, la famille quitte Paris pour s’installer définitivement à Fourqueux dans la maison du grand-père Ernest, dont il a hérité. C’est là que, démobilisé, il installe son atelier,

Il participe avec Maurice DENIS (son ami et voisin Saint Germanois), en 1921, à la décoration de l’église St Louis de Vincennes et en 1932, à la décoration de l’église St Esprit à Paris.

Fervent croyant, son œuvre est baignée par sa foi religieuse.

La mort de son fils ainé en 1926 sera vécue par lui comme une offrande faite au Seigneur et il vivra avec bonheur et fierté l’entrée dans la vie religieuse de ses deux filles.

Sa vie à FOURQUEUX :

Il sera Conseiller municipal en 1929, puis Maire de Fourqueux en 1937 et jusqu’en 1944.

Durant l’occupation, l’officier de la « Kommandantur » qui était installé à Fourqueux était comme lui peintre et admiratif de l’œuvre d’Henri MARRET. On suppose que cette admiration a peut-être permis au « maire » d’aider des jeunes gens foulqueusiens à échapper à la réquisition.

Témoignage de Sœur Denise MARRET :

« Un camp de réparation de voitures militaires allemandes fut installé sur le terrain de golf, des prisonniers français y travaillaient. L’un d’eux réussit à s’évader profitant de la forêt toute proche. Henri MARRET fut séquestré, toute la journée, dans la mairie. Notre maison fut fouillée de fond en combles par des soldats armés, mais aucune trace du prisonnier. Personne ne fut exécuté.

Durant cette période, une de mes sœurs, qui, étudiante, avait milité en politique, entra dans un réseau de Résistance. Elle passa souvent la ligne de démarcation, porteuse de messages compromettants et de renseignements pour la France Libre. Henri MARRET le savait, ainsi gardait-il le secret et respectait sa liberté et ses absences non motivées. Il se savait lui-même surveillé. »

Il quittera ses fonctions de Maire le 1er septembre 1944 suite à la constitution d’un Comité FFI.

Il décède à Fourqueux le 25/7/1964 à l’âge de 86 ans.

Le couple aura 5 enfants :

– Jean Charles (1904/ décédé à Fourqueux en 1926, à l’âge de 22 ans)

– Geneviève Marie (1905/1997) mariée à Fourqueux le 07/09/1932 avec Roger Louis FARAUT

– Helene Andrée (1909/1964) Religieuse

– Yvonne Germaine (1916/ décédée à l’hôpital de Garches, inhumée à Fourqueux le 31/12/2004)

– Denise Marie (née à Fourqueux le 13/07/1919 / décédée le 25/11/2015 à Quincy-Senart) Religieuse

Les 5 enfants MARRET

Henri MARRET accueille le Président de la République Vincent AURIOL – 1960
Henri MARRET

Cette maison est classée et répertoriée par le Ministère de la Culture

Extrait : Base Mérimée (Dossier du 39 rue de Saint Nom, Fourqueux)

Biographie :

1901    Première participation au Salon des Artistes Français avec son œuvre « La rentrée des barques »

1916    Croix de guerre 14/18

1923    Nommé professeur de l’Ecole Nationale d’Arts Appliqués

1936    Chevalier de la Légion Honneur

1942    Prix Puvis de Chavannes (Prix Puvis de Chavannes Fondé en 1928, ce prix est attribué à un artiste plasticien par la Société nationale des beaux-arts et comporte une rétrospective de l’œuvre du lauréat au Musée d’art moderne de la Ville de Paris ou au Grand Palais)

1948    Elu Président de la Société Nationale des Beaux-Arts (il y siègera jusqu’en 1960)

Henri MARRET a réalisé 8 « Chemins de Croix » à fresque entre 1921 et 1931, dont celui de l’église de Fourqueux en 1922

Quelques œuvres liées à Mareil-Marly

  • Sortie école Mareil-Marly en 1923, gravure sur bois
  • Eglise de Mareil-Marly en 1924
  • L’abreuvoir de Mareil Marly en 1960

Quelques œuvres liées à Fourqueux

Dans la Villa Collin, se trouve :

Deux huiles sur toile « Printemps et Automne »

Dans l’église de Fourqueux :

Outre le Chemin de croix réalisé en 1922, on trouve la fresque du Monument aux Morts de Fourqueux

Dans la Mairie de Fourqueux :

Salle conseil municipal


Monument aux Morts de Fourqueux – Huile sur toile – (H2,50 x L2,20 m) – 1920-1923

Ainsi que 3 dons de la famille MARRET :


La Fontaine Saint-Michel
Huile sur toile
Don de la famille Henri MARRET

Retour des champs
Huile sur toile 1908
Don de la famille Henri MARRET

Dans les Champs – Temps d’orage
Bureau du Maire
 
Huile sur toile – Exposée au Salon de la SNBA en 1909 – H160 x L100 cm
Don de la famille Henri MARRET



Merci à
http://www.henrimarret-peintre.fr
http://www.lesmarret.marret.co
http://www.jacques.colliard.pagesperso-orange.fr
(jlmarret)


Chantal Aveline Buron
Le partage des connaissances, la transmission et l’échange des informations sont essentiels. Toutefois, ce texte qui représente de nombreuses heures de recherche ne peut être utilisé sans l’accord de l’auteur.

Composition du nouveau conseil municipal de Saint Germain-en-Laye / Fourqueux

  1. Arnaud PERICARD
  2. Sylvie HABERT-DUPUIS
  3. Daniel LEVEL (Fourqueux)
  4. Priscille PEUGNET
  5. Maurice SOLIGNAC
  6. Marillys MACE
  7. Benoit BATTISTELLI
  8. Kéa TEA
  9. Paul JOLY
  10. Sophie NICOLAS
  11. William PETROVIC
  12.  Elisabeth GUYARD (Fourqueux)
  13. Mark VENUS (Fourqueux)
  14. Marie AGUINET
  15. Emmanuel HAIAT
  16. Christine GOTTI
  17. Eric JOUSSE
  18. Karine PEYRESAUBES
  19. Vincent MIGEON
  20. Mary-Claude BOUTIN
  21. Serge MIRABELLI
  22. Marta DE CIDRAC
  23. Nicolas LEGUAY
  24. Ilham NASRI
  25. Olivier BASSINE
  26. Rosa ANDRE
  27. Yves FOUCHET
  28. Laure MEUNIER
  29. Stéphane SAUDO
  30. Valérie BRELURUS
  31. Marc MILOUTINOVITCH
  32. Nathalie LESUEUR (Fourqueux)
  33. Alban DE BEAULAINCOURT
  34. Anne DE JACQUELOT DU BOISROUVRAY (Fourqueux)
  35. Abou NDIAYE
  36. Raphaëlle GRANDPIERRE
  37. Sébastien ALLAIRE (Fourqueux)
  38. Myriam SLEMPKES

Saint-Germain écologique et solidaire

  1. Keyne RICHARD
  2. Blandine RHONÉ
  3. Jocelyn JEAN-BAPTISTE

UNIS POUR AGIR SAINT-GERMAIN-EN-LAYE FOURQUEUX

  1. Alexandre GREVET
  2. Gislaine FRABOULET

AUDACE POUR SAINT GERMAIN

  1. Christophe BENTZ
  2. Marie-Alix DECROIX

Elus au conseil communautaire

Arnaud Pericard

Sylvie Habert Dupuis

Daniel Level

Priscille Peugnet

Marta de Cidrac

Maurice Solignac

Elisabeth Guyard

Mark Venus

Christine Gotti

Eric Jousse

Keyne Richard

Résultats élections municipales

Mareil-Marly

Elections municipales Résultats du 1er tour 15 mars 2020

Pour le 1er tour des élections municipales de Mareil-Marly, à la clôture des opérations électorales, voici les résultats des trois listes représentées :

– La liste Union pour Mareil-Marly obtient : 465 voix soit 34,86 % des suffrages exprimés.

– La liste Ecoutons Mareil obtient : 252 voix soit 18,89 % des suffrages exprimés.

– La liste ADN Mareil 2020 obtient : 617 voix soit 46,25 % des suffrages exprimés.

Au vu des résultats, un second tour devra avoir lieu.

Message aux Fourqueusiens : VOTEZ !

Message de Bernard MONTEIL
Président Fourqueux-Citoyen – https://fourqueux-citoyen.fr

Bonsoir à toutes et à tous,

En cette veille de week-end j’ai enregistré à votre intention ce message important à quelques heures des élections municipales de ce dimanche 15 mars.
Ces élections sont cruciales pour notre commune de Fourqueux et c’est pourquoi, malgré le contexte anxiogène lié au Coronavirus, je vous invite à aller VOTER, voter pour l’avenir de notre Village :

https://fourqueux-citoyen.fr/message-aux-fourqueusiens-vot…/

Je vous remercie pour votre attention.
Excellent week-end citoyen à toutes et à tous.